ou BEL, (Histoire ancienne) nom qui signifie seigneur en langue Babylonienne, et que les Assyriens donnèrent à Nemrod, lorsqu'après sa mort ils l'adorèrent comme un dieu. Baal était le dieu de quelques peuples du pays de Chanaan. Les Grecs disent que c'était Mars, et d'autres que c'était ou Saturne ou le Soleil. L'historien Josephe appelle le dieu des Phéniciens Baal ou Bel, dont Virgile parle dans l'énéide, comme d'un roi de Tyr :

Implevitque mero pateram, quam Belus et omnes A Belo soliti.

Godwin, fondé sur la ressemblance des noms, croit que le Baal des Phéniciens est le même que Moloch : le premier signifie seigneur, et le second, prince ou roi. Cependant d'autres pensent que ces peuples adoraient Saturne sous le nom de Moloch, et Jupiter sous celui de Baal ; car ils appelaient ce dernier dieu, Baal semen, le seigneur du ciel. Quoi qu'il en soit de ces différentes opinions, le culte de Baal se répandit chez les Juifs, et fut porté à Carthage par les Tyriens ses fondateurs. On lui sacrifiait des victimes humaines et des enfants, en mémoire de ce que se trouvant engagé dans une guerre dangereuse, il para son fils des ornements royaux, et l'immola sur un autel qu'il avait dressé lui-même. Jérémie reproche aux Juifs qu'ils brulaient leurs enfants en holocauste devant l'autel de Baal ; et dans un autre endroit, que dans la vallée d'Ennon ils faisaient passer leurs enfants par le feu en l'honneur de Moloch. Les Rabbins pour diminuer l'horreur de cette idolatrie, s'en sont tenus à cette seconde cérémonie. Non comburebant illos, disent-ils de leurs ancêtres, sed tantum traducebant illos per ignem. Mais si dans le culte de Baal il n'en coutait pas toujours la vie à quelqu'un, ses autels au moins étaient souvent teints du sang de ses propres prêtres, comme il parait par le fameux sacrifice où Elie les défia. Incidebant se juxta ritum suum cultris et lanceolis, donec profunderentur sanguine. Lib. III. Reg. Voyez BELUS. (G)