(Géographie moderne) Sidoine donne le nom de Septimanie à sept cités, dont Euric roi des Visigoths s'empara. Ce prince aussi célèbre par les cruautés qu'il exerça contre les Catholiques, que par ses intrigues et par ses conquêtes, soumit d'abord, sans coup férir, une partie de l'Aquittaine, et forma un gouvernement particulier de sept cités, qu'il occupa dans cette province.

La Septimanie, ainsi nommée des sept villes qui étaient sous la métropole de Narbonne, comprenait alors, outre le siège du métropolitain, les diocèses de Beziers, de Maguelone, aujourd'hui Montpellier, de Nimes, d'Agde, de Lodeve, de Carcassonne, et d'Elne, aujourd'hui Perpignan ; car, afin de remplir le nombre de sept diocèses, d'où la province tirait son nom, les Goths érigèrent ces deux dernières villes en évêchés, et les substituèrent à la place de Toulouse et d'Usès, qu'ils avaient perdues en 507. après la bataille de Vouillé, environ à trois lieues de Poitiers.

Ce changement est attesté par les souscriptions du concîle tenu à Narbonne en 589, sous le règne de Rocarede, et par celles de plusieurs conciles d'Espagne, auxquels assistèrent, comme sujets des Goths, le métropolitain, et les sept suffragans qu'on vient de nommer. Les souscriptions du concîle assemblé à Orléans en 511, prouvent qu'au temps de la mort de Clovis, la monarchie française n'était plus bornée que par la Septimanie et par le royaume de Bourgogne.

La Septimanie fut soumise aux Goths tant que leur domination subsista au-delà des Pyrénées ; mais la révolution qui dépouilla leur roi Roderic de toute l'Espagne, leur fit perdre en même temps ce qu'ils possédaient dans les Gaules. Les Sarasins, ministres du ressentiment d'un seul particulier, détruisirent tout-à-la-fais en 714, et l'empire des Goths, et la nation même presque entière.

L'entrée de la France leur étant ainsi devenue libre, ils l'inondèrent souvent d'armées formidables, et pénétrèrent par l'Aquittaine jusqu'au centre du royaume. Charles Martel gouvernait alors les François en qualité de maire du palais ; il réprima les incursions des Sarrasins, et arrêta leurs progrès, par la victoire qu'il remporta sur eux en 732 entre Tours et Poitiers. Cependant cette défaite, qui avait couté la vie à leur chef Abdérame, et qui aurait épuisé un peuple moins nombreux, ne les ayant pas empêchés de passer le Rhône, Charles les força après un long siège de sortir d'Avignon, que le duc Maurontus leur avait livré. Il les poursuivit encore en Septimanie, et reprit enfin sur eux en 737, toutes les villes qui avaient autrefois appartenu aux Goths, à la réserve de Narbonne qui leur resta. Cette place ne fut réduite qu'en 752, depuis la proclamation de Pepin. (D.J.)