(Géographie moderne) pays de France le long de la rivière d'Yonne, faisant partie du grand gouvernement de Champagne. Il est très-difficîle d'en déterminer les bornes ; ceux qui sont les plus éclairés sur cette matière, par la connaissance qu'ils ont du pays dans lequel ils demeurent, ne donnant rien sur quoi on puisse satisfaire la curiosité du lecteur. Ce fut en partie la demeure des anciens Sénones, peuples puissants de la Gaule Celtique, dont César dans ses commentaires, fait un grand éloge en disant : civitas imprimis firma, et magnae inter Gallos autoritatis. Il faut remarquer que civitas, dans César, se prend très-souvent pour le peuple dépendant d'un pays. Ainsi les Sénones au jugement de César, avaient une valeur qui les accréditait beaucoup parmi les Gaulois.

Les Sénonais étaient néanmoins in fide Aeduorum, ce qu'il faut entendre d'une espèce de ligue offensive et défensive qui était entre ces peuples. Mais l'ancienne étendue est impénétrable ; il faut se contenter de celle de nos jours, qui ne Ve pas d'un côté jusqu'à Joigny, et de l'autre Ve beaucoup au-delà.

Pour éviter le fabuleux, il est bon de ne pas pousser plus loin les bornes de ce pays. Les Séquaniens et les Sénonais étaient deux peuples distingués ; et pour peu qu'on lise Florus avec attention, on verra qu'il ne confond point ces deux peuples. Cet historien dit d'une manière fort claire, que les Sénonais étaient des peuples de la Gaule, qui étaient venus s'établir entre les Alpes et le Pô. Ainsi une colonie des Sénonais, ou les Sénonais domiciliés, doivent encore être distingués. Voici comme s'explique Florus, l. I. c. XIIIe Hi, id est Senones galli, quondam ab ultimis terrarum oris, et cingente omnia Oceano, ingenti agmine profecti, quum jam media vestassent, positis inter Alpes et Padum sedibus, ne his quidem contenti, per Italiam vagabantur. Florus dans un autre endroit assure que cette colonie fut entièrement détruite par la valeur des Romains. (D.J.)