(Géographie moderne) ville bâtie sur les ruines de Pergame, dans la grande Mysie, et dont on peut voir l'article n °. 4.

Pergamo est une ville de la Natolie, à 34 milles de Smyrne, et à 20 de Thyatire. Elle est assise au pied d'une montagne qu'elle a au nord, dans une belle plaine, fertîle en grains, où passent le Titanus et le Caïcus, qui se déchargent dans la rivière d'Hermus. Voici ce qu'en disait M. Spon dans le dernier siècle.

A côté de la ville passe le ruisseau rapide appelé anciennement Selinus, qui court au S. S. E. et se Ve rendre dans le Caïcus. De l'autre côté du Selinus il y a une église qui portait le nom de Sainte Sophie, et qui est convertie présentement en mosquée. Dans le quartier oriental de la ville, on voit les ruines d'un palais ; c'était peut-être la demeure des rois du pays. De toutes les colonnes qui enrichissaient cet édifice, il n'en reste que cinq de marbre poli, hautes seulement de 21 pieds, et l'on en voit encore quelques-unes de l'autre côté de la rue.

Vers la pointe méridionale de la ville, il y a aux deux côtés du grand chemin, deux petites collines artificielles sur lesquelles étaient deux forts pour garder l'entrée de la ville, et au levant il y en avait deux autres semblables. On voit près de-là un grand vase de marbre de 21 pieds de tour, gravé d'un bas-relief d'hommes à cheval.

Le long de la montagne, vers le S. O. se voient les ruines d'un aqueduc, qui a encore six arcades, sur un ruisseau, et au midi de ces arcades, il y en a six autres avec de grandes voutes, que les Turcs appellent kisserai. De-là en tirant encore plus vers le S. on aperçoit les ruines d'un théâtre sur le penchant de la colline.

Parmi les débris de marbre, on trouve une inscription ancienne, consacrée par le sénat et par le peuple de Pergame à l'honneur de Caïus Antius Aulus Julius Quadratus. L'inscription porte qu'il avait été deux fois consul, et proconsul d'Asie, qu'il avait eu plusieurs emplois dans diverses provinces particulières en Candie et en Cypre ; enfin, qu'il avait été éparque de Syrie, sous l'empereur Trajan, et grand bienfaiteur de Pergame.

Les Chrétiens de Pergamo sont aujourd'hui en pauvre état, puisqu'ils ne sont qu'au nombre d'une douzaine de familles qui cultivent la terre ; la ville n'est peuplée que d'environ deux mille turcs. Voilà les successeurs des Eumenès et des Attales.

Télephe, grammairien, naquit à Pergamo vers l'an 118 de Jesus-Christ. Il composa l'histoire de sa patrie, les vies des poètes comiques et tragiques, et un grand traité des lais, des usages et des tribunaux d'Athènes. (D.J.)