(Géographie moderne) petit royaume d'Asie, dans la presqu'île au-delà du Gange, près du détroit de Malaca. Le prince de cet état est tributaire du roi de Siam.

Les habitants sont Malais, ils suivent la secte mahométane des Turcs et des Mogols. Leurs maisons sont bâties de bambou, et élevées sur des piliers, à quatre ou cinq pieds de terre, à cause de l'humidité. Le roi et quelques-uns des plus riches ont des maisons de planches. Leurs vêtements sont semblables à ceux des malais de Malaca, de Jor et de Sumatra. Ils ont les cheveux longs, une pièce de toîle leur entoure la tête sans la couvrir entièrement. Ils portent sur eux un poignard tranchant long de 15 pouces, et large de 2. Ils ont aussi des Zagayes. Il y a dans le pays plusieurs familles venues de la côte de Coromandel. On y trouve quelques Chinois qui y viennent de Siam par terre.

Ce royaume n'a pas vingt mille habitants ; il est rempli de grandes forêts, où l'on voit quantité de bufles sauvages, d'éléphans, de cerfs et de tigres ; on y prend les éléphans comme dans le royaume de Siam, et c'est un des principaux revenus du roi. Outre les fruits ordinaires qui viennent dans les Indes, la terre y produit d'elle-même plusieurs fruits excellents inconnus ailleurs, parmi lesquels le dangoustan et le durion sont les plus estimés.

Le roi ne lève aucun tribut sur ses sujets ; il a des mines d'un étain qui est aussi blanc que celui d'Angleterre, mais qui n'en a pas la solidité. Il en fait fabriquer des pièces de monnaie qui pesent une livre, et qui ne valent que sept sous. Les marchands de Surate viennent y charger de l'étain qu'on appelle calin aux Indes. Ceux de la côte de Coromandel y portent des toiles de coton, et ils en tirent de l'étain et des éléphans. Je laisse les autres détails aux lecteurs des lettres édifiantes. J'ajoute seulement que la capitale de ce petit royaume porte le même nom. Sa longit. est 160d. 50. latitude 61. 25. (D.J.)