(Géographie moderne) île d'Ecosse, une des Hebrides au midi de celle de Skie. On lui donne 5 milles de longueur. Ses montagnes sont remplies de bêtes fauves, et on pêche beaucoup de saumon dans ses petites rivières. (D.J.)

RUM ou REUN, s. m. (Marine) espace pratiqué dans le fond de cale d'un vaisseau, pour y arranger les marchandises de sa cargaison. C'est de ce mot que vient, à ce qu'on prétend, celui d'arrumer ou arrimer. Mais on ne sait point quelle est l'étymologie de celui de rum.

RUM, (Art distillatoire) nom que donnent les Américains à une espèce d'eau-de-vie ardente, inflammable, et tirée par la distillation des cannes de sucre.

Le rum diffère de ce qu'on appelle simplement esprit-de-sucre, en ce qu'il contient beaucoup plus d'huîle essentielle de la canne de sucre, parce qu'on a fait souvent fermenter dans cette liqueur une grande partie du jus grossier de la canne même, et que c'est de-là que le rum se prépare.

L'huîle essentielle et onctueuse du rum passe ordinairement pour tirer son origine de la grande quantité de graisse qu'on emploie dans la cuisson du sucre. Il est vrai que cette graisse, quand elle est grossière, donne ordinairement une odeur fétide à la liqueur du sucre, soit dans nos distillations ou dans nos raffineries ; mais cela ne procure point le piquant qui se trouve dans le rum, et qui est effectivement l'effet de l'huîle naturelle de la canne de sucre. Voici comme on fait le rum.

Quand on a rassemblé une quantité suffisante de la substance dont on le tire, on y verse une certaine quantité d'eau pour y produire la fermentation, mais très-lentement dans le commencement ; on l'excite ensuite par degrés avec de la lie de bière qui fait monter la liqueur dans l'opération avec une grande promptitude. Quand le tout a pleinement fermenté, et qu'il a été porté au degré d'acidité nécessaire, on le distille à la manière ordinaire jusqu'à ce qu'il puisse soutenir ce qu'on appelle la preuve dans les raffineries de sucre ; quelquefois même on lui donne une force approchante de celle de l'alcohol ou de l'esprit-de-vin, et alors on l'appelle rum doublement distillé. Il serait aisé de rectifier et de purifier l'esprit de rum, parce qu'il fournit dans la distillation une grande quantité d'huile, qui est souvent si desagréable, qu'il a besoin d'un long terme pour s'adoucir avant qu'on en puisse faire usage ; au lieu que si l'on se donnait la peine de le bien rectifier, il s'adoucirait promptement et perdrait une partie de sa mauvaise odeur.

Le meilleur état du rum, pour être transporté et pour l'usage, est sans doute celui de l'alcohol ou des esprits rectifiés, parce que de cette manière il serait réduit à moitié pour la facilité du transport, et pourrait souffrir toutes les épreuves. Il serait encore meilleur pour faire le punch et d'un goût plus agréable. D'ailleurs dans cet état il serait moins aisément sophistiqué par les Distillateurs ; car quand ils ont besoin de mêler une grande quantité de liqueur de bas prix avec le rum, ils prennent celui qui a le plus d'huîle essentielle et forte pour éteindre celle des autres liqueurs fermentées avec lesquelles ils veulent le mélanger. Il est certain que si l'on rectifiait le rum avec plus de délicatesse, on en ferait un esprit beaucoup plus pur, plus fin et plus délicat, de sorte qu'alors il approcherait très-près de l'arrac ; car en mêlant très-peu de rum bien rectifié avec quelqu'autre esprit privé d'odeur et de gout, le tout forme une liqueur fort semblable en goût et en odeur au véritable arrac.

On sophistique beaucoup le rum en Angleterre, quelques-uns mêmes n'ont point de honte de faire cette sophistiquerie avec de l'esprit de grain ; mais quand on la fait avec de l'esprit de mélasse, il est bien difficîle de découvrir la tromperie ; la meilleure méthode d'éprouver le rum est d'en verser une petite quantité dans quelque vaisseau convenable et d'y mettre le feu ; alors quand toute la partie inflammable a été brulée, on examine à l'odeur et au goût le phlegme qui reste, et l'on connait de quelle liqueur il procede, voyez de plus grands détails dans Shaw, Essai on distillery. (D.J.)

RUM, s. m. voyez RHUMB.