(Géographie ancienne) ancien nom de deux pays différents, l'un en Asie et l'autre en Europe. L'Ibérie asiatique est une contrée de l'Asie, entre la mer Noire et la mer Caspienne ; Ptolomée dit qu'elle était terminée au nord par une partie de la Sarmatie, à l'orient par l'Albanie, au midi par la grande Arménie, et au couchant par la Colchide ; elle est présentement comprise dans la Géorgie.

L'Ibérie européenne est l'ancienne Espagne, nommée Iberia, soit pour sa position occidentale à cause des Ibériens asiatiques qui s'y établirent selon Varron, soit à cause de l'Ebre, en latin berus, qui la séparait en deux parties, dont l'une appartenait aux Carthaginois et l'autre aux Romains, avant que ces derniers l'eussent entièrement conquise.

L'Ibérie maritime européenne fut découverte par les Celtes, par les Iberes, et ensuite par les Phéniciens, ainsi que depuis les Espagnols ont découvert l'Amérique ; les Tyriens, les Carthaginois, les Romains y trouvèrent tour-à-tour de quoi les enrichir dans les trésors que la terre produisait alors.

Les Carthaginois y firent valoir des mines, aussi riches que celles du Méxique et du Pérou, que le temps a épuisées comme il épuisera celles du nouveau monde. Pline rapporte que les Romains en tirèrent en neuf ans huit mille marcs d'or, et environ vingtquatre mille d'argent. Il faut avouer que ces prétendus descendants de Gomer profitèrent bien mal des présents que leur faisait la nature, puisqu'ils furent subjugués successivement par tant de peuples. Ils ne profitent guère mieux aujourd'hui des avantages de leur heureux climat, et sont aussi peu curieux des antiquités ibériques, monuments, inscriptions, médailles, qui se trouvent par-tout dans leur royaume, que le seraient les Ibériens asiatiques, habitants de la Géorgie.

On reconnait encore les Espagnols de nos jours dans le portrait que Justin fait des Ibériens de l'Europe ; corpora hominum ad inediam.... parati ; dura omnibus et adstricta parcimonia. Illis fortior taciturnitatis cura quam vitae. Leurs corps peuvent souffrir la faim ; ils savent vivre de peu, et ils craignent autant de perdre la gravité, que les autres hommes de perdre la vie. (D.J.)