BOIER, et BOUIER, s. m. (Marine) c'est une espèce de bateau ou de chaloupe flamande. Le boyer est mâté en fourche, et à deux semelles, au moyen desquelles il Ve bien à la bouline et dérive peu.

Le boyer est un petit bâtiment de charge, qui a un beaupré et de l'acastillage à l'avant et à l'arrière : il a du rapport dans beaucoup de parties avec le semaque : il est plat de varangues, et le mât en est fort haut et porte un perroquet. Cette sorte de bâtiment n'est pas si propre à naviger sur mer, que sur les rivières et sur les autres eaux internes. Mais pour donner une idée plus claire de cette sorte de bâtiment, il faut en voir la figure, Planche XII. figure première ; et pour plus d'intelligence, nous allons donner le devis d'un boyer de 86 pieds de long de l'étrave à l'étambord, de 20 pieds de ban de dedans en dedans, et de 9 pieds un quart de creux de dessus la quille au niveau des gouttières.

La quille a 14 pouces en carré ; l'étrave et l'étambord ont un pied d'épaisseur ; l'étrave a 8 pieds de quête, et l'étambord un pied 3 pouces. Il a 6 pieds à l'avant de relevement, et 7 pieds à l'arrière : le fond de cale a 15 pieds de large, et s'élève de 2 pouces vers les fleurs : les varangues ont 9 pouces d'épaisseur, et 8 pouces dans les fleurs ou aux empatures. Les genoux ont un demi-pié d'épais sur le franc bord, et les allonges autant au même endroit, et 4 pouces 1/2 par le haut. La carlingue a 9 pouces d'épais sous le mât, et 6 ou 7 pouces à l'arrière. Les vaigres d'empature ont 4 pouces d'épais, et les vaigres de fond 2 pouces, et les autres aussi jusqu'aux serrebauquières qui ont 4 pouces d'épais, et chaque ban a deux courbes de haut en-bas, et deux par la longueur du bâtiment. Les serregouttières ont 4 pouces d'épais, et les bordages qui couvrent le pont en ont 2 pouces 1/2 : les préceintes ont un demi-pié d'épais et un pied de large, c'est-à-dire les deux plus basses ; la troisième a 4 pouces d'épais et 10 de large.

Les couples ou fermures ont 6 pouces de large ; ceux d'entre la plus haute préceinte et le carreau, ont 10 pouces de large et 5 pouces d'épais. Le carreau a vers les bouts un grand pied de largeur, et est plus large par son milieu. La chambre de proue a 10 pieds de long, à prendre à l'étrave en-dedans ; c'est-là que sont les cabanes et la cuisine, dont le tuyau de cheminée sort sur le pont proche du virevaut. Le virevaut a 20 pouces d'épais. Le mât d'artimon, qui est fort petit, est tout proche de la planche qui sert d'appui vers l'arrière. Quelquefois on fait une petite dunette vers l'arrière, pour y serrer quelque chose, ou pour coucher des gens.

La grande écoutille a 10 pieds de long et 7 pieds de large ; l'écoutille qui s'emboite a 4 pieds. La chambre de poupe a 14 pieds de long, et est élevée au-dessus du pont ; elle est séparée de deux ou trois fronteaux, et dans l'un des retranchements on met les voiles et les agrès ; les autres servent à coucher ou sont pour d'autres usages. La chambre du capitaine a 10 pieds de long, à prendre du dedans de l'étambord ; son bas plancher descend 3 pieds 1/2 au-dessous du pont, et baisse un peu vers l'arrière : le tillac ou plancher qui la couvre, s'élève 3 pieds au-dessus du pont, et il y a une petite échelle pour descendre sur le pont.

La hauteur du mât est assez arbitraire ; on peut le mettre plus long ou plus court ; il panche un peu vers l'arrière. Le gouvernail a six pouces d'épais par le haut, et est par le bas de la même épaisseur que l'étambord. La barre passe entre le banc et la voute de la chambre du capitaine. Le timonnier se tient devant cette chambre. Le relevement du tillac à l'avant et à l'arrière sert à faire écouler les eaux, surtout celles que lancent les coups de mer. Les semelles, qui sont attachées avec des chevilles un peu au-dessous du carreau, enfoncent dans l'eau deux pieds plus bas que la quille ; leur largeur se prend à discrétion ; et comme elles sont destinées à empêcher que le vaisseau ne dérive, il s'ensuit qu'il faut les faire grandes, et qu'elles pourraient être encore plus grandes qu'on ne les fait, si cette grandeur ne les rendait pas trop difficiles à manœuvrer. L'étrave et la quille sont jointes ensemble par un lien de fer de chaque côté. (Z)

* BOYEZ, s. m. pl. (Histoire moderne) prêtres idolâtres des sauvages de la Floride. Chaque prêtre a son idole particulière, et le sauvage s'adresse au prêtre de l'idole à laquelle il a dévotion. L'idole est invoquée par des chants, et la fumée du tabac est son offrande ordinaire.