BATEAUX, s. m. On nomme ainsi, en terme de Marine, diverses sortes de petits vaisseaux que l'on mène à la voîle et à la rame, mais qui sont faits plus matériellement et plus forts que les chaloupes : l'on a aussi de grands bateaux portant mâts, voiles et gouvernail, et qui ne peuvent aller qu'à la voile.

Il y a différentes espèces de bateaux, auxquels on donne différents noms, suivant leur forme, leur usage, et les lieux où l'on s'en sert. Ainsi on peut renfermer sous ce nom, la chaloupe, la barque, l'esquif, la canot, le paquebot, le coche-d'eau, le bac, le flibot, la patache, la gondole, le ponton, la felouque, le bateau marnais, le bateau-foncet, le chaland, le bateau de selle, le bateau de poste, le bachot, la nacelle, le batelet, etc. et quelques autres.

BATEAUX A EAU, (Marine) Les bateaux ou barques à eau sont destinés en Hollande à amener de l'eau douce dans les lieux où il n'y en a pas, comme l'on fait à Amsterdam pour les brasseurs de bière, et quand l'eau de pluie manque : on s'en sert encore pour aller querir de l'eau de mer dont on fait du sel. Ceux qui amènent de l'eau douce sont fort plats, et enfoncent dans l'eau presque jusqu'au bord, ou du moins à un pied du bord, lorsqu'ils sont chargés : ils ont un peu de relevement à l'avant et à l'arrière, et il y a des trous dans le carreau par où s'écoule l'eau qui y tombe ou qui y entre de dehors ; les coutures en sont fort bien calfatées ou goudronnées : on y fait entrer l'eau par un trou qui est dessous, qu'on bouche quand le bateau est plein.

Ceux qui amènent de l'eau salée, sont faits à la manière des semaques, et mâtés en fourches. (Z)

* BATEAUX MAIRES ; c'est ainsi qu'on appelle ceux qui sont destinés au transport des sels.

* BATEAUX DE POSTE ; c'est ainsi qu'on appelle ceux qui sont établis sur la Loire et sur le Rhône. Ils sont étroits et plats, et font une très-grande diligence.

* BATEAUX DE SELLES ; c'est ainsi qu'on appelle à Paris de grands bateaux longs, plats, et garnis à leurs extrémités de deux roues à godets, qui puisent de l'eau et la jettent dans des canaux qui la conduisent sur des bancs et ailleurs où peuvent en avoir besoin les blanchisseuses, à l'usage desquelles sont ces bateaux : elles y vont laver leur linge en payant.

* BATEAUX (ais de) ; ce sont ceux qui proviennent du déchirement des vieux bateaux. Les menuisiers les achetent. et s'en servent par-tout où le bois neuf n'est pas nécessaire. Le commerce en est considérable dans toutes les grandes villes où il y a des ports.