S. m. (Langue française) truand, truande, truander, truandaille, sont de vieux mots qui étaient autrefois fort en usage, comme il parait par le roman de la Rose, Villon, l'auteur de la comédie de Pathelin, et autres.

Truand signifiait un mendiant valide qui fait mêtier de gueuser ; truander, demander l'aumône par fainéantise, par libertinage ; truandaille, nom collectif pour dire de la gueuserie, des gueux, des vauriens : ce mot se trouve dans la vieille bible des noèls.

Vous n'êtes que truandaille,

Vous ne logerez point céans.

Truande s'est dit encore dans le dernier siècle au figuré, pour une salope.

Ah ! truande, as-tu bien le courage

De me faire cocu à la fleur de mon âge. Mol.

Ces mots pourraient donc bien venir de truillon, qui en langage celtique ou bas-breton, signifie guenille. Nicod prend aussi le mot de truand pour un bateleur.

Borel a dit trualté pour gueuserie. Il ajoute que truand, truande, truandaille, se prennent pour des souillons, des souillones, et comme qui dirait, tripiers, tripières, triperia, d'où vient la rue de la Truanderie, qu'on appelait anciennement par cette raison, vicus Trutenariae, selon le chartulaire de S. Lazare. (D.J.)