S. f. (Grammaire) ce mot est composé de la préposition , qui marque opposition ou alternative, et de , conversio, qui vient de , verto. Ainsi strophe signifie stance ou vers que le chœur chantait en se tournant à droite du côté des spectateurs ; et l'anti-strophe était la stance suivante que ce même chœur chantait en se tournant à gauche. Voyez ANTISTROPHE plus bas.

En Grammaire ou élocution, l'anti-strophe ou épistrophe, signifie conversion. Par ex. si après avoir dit le valet d'un tel maître, on ajoute, et le maître d'un tel valet, cette dernière phrase est une anti-strophe, une phrase tournée par rapport à la première. On rapporte à cette figure ce passage de S. Paul : Haebraei sunt, et ego. Israelitae sunt, et ego. Semen Abrahae sunt, et ego. II. Cor. c. XIe vers. 22. (F)

ANTISTROPHE, (Belles Lettres) terme de l'ancienne poésie lyrique chez les Grecs. L'anti-strophe était une des trois parties de l'ode, dont les deux autres se nommaient strophe et épode. La strophe et l'anti-strophe contenaient toujours autant de vers l'une que l'autre, tous de même mesure, et pouvaient par conséquent être chantées sur le même air, à la différence de l'épode qui comprenait des vers d'une autre espèce, soit plus longs, soit plus courts. Voyez EPODE.

L'anti-strophe était une espèce de réponse ou d'écho relatif tant à la strophe qu'à l'épode. Les Grecs nommaient période ces trois couplets réunis ; c'est ce que nous appellerions un couplet à trois stances. Voyez PERIODE. (G)