v. act. et neut. (Grammaire) former un obstacle : on dit, la nature n'a opposé à l'homme aucune barrière que son ambition sacrilege, son avarice insatiable, son infatigable curiosité n'ait franchie : on oppose des digues à la violence des eaux et des passions : on oppose la patience à la force : l'intérêt des autres s'oppose toujours à nos desseins : le blanc n'est pas plus opposé au noir que son caractère et le mien : les pôles d'une sphère sont diamétralement opposés : qu'opposez -vous à cette preuve ? qu'oppose -t-elle à ses persécuteurs ? des plaintes, des cris, des larmes, contre lesquelles ils se sont endurcis dès longtemps : si la fortune s'oppose à vos desseins, opposez à la fortune du courage et de la résignation : opposez -vous à la vente de ces effets.

OPPOSER : on dit d'un escrimeur, qu'il tire avec opposition quand il allonge une estocade en se garantissant de l'épée de l'ennemi ; c'est-à-dire que la pointe de son épée attaque le corps de l'ennemi, tandis que le talon défend le sien.

Pour tirer avec opposition, il faut en détachant une estocade quelconque placer le bras droit et la main comme pour la parer : on tire avec opposition quand on détache l'estocade comme je l'ai enseigné. Voyez ESTOCADE DE QUARTE, DE TIERCE, etc.

On peut dire que l'opposition est une parade, puisqu'on ne peut opposer sans faire un mouvement semblable à celui de parer. Quand on fait assaut, il faut être dans une continuelle opposition, et diriger la pointe de son épée sur l'estomac de l'ennemi, tandis que du talon de l'épée on met la sienne hors l'alignement du corps.

Cette opposition est une espèce d'attaque, parce que l'ennemi qui veut comme vous diriger la pointe de son épée sur votre corps, ne souffre pas qu'elle en soit détournée, c'est pourquoi ce mouvement le détermine ou à dégager ou à forcer votre épée.