S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) secte de sacramentaires du XVIe siècle, ainsi nommés de Ulric ou Huldric Zwingle leur chef, suisse de nation.

Cet hérésiarque, après avoir pris le bonnet de docteur à Bâle en 1505, et s'être ensuite distingué par ses talents pour la prédication, fut pourvu d'une cure dans le canton de Glaris, et ensuite de la principale cure de la ville de Zurich. C'est-là que peu de temps après que Luther eut commencé à semer ses erreurs, Zwingle en répandit aussi de semblables contre le purgatoire, les indulgences, l'intercession et l'invocation des saints, le sacrifice de la messe, le célibat des prêtres, le jeune, etc. sans toutefois rien changer au culte extérieur. Mais quelques années après, lorsqu'il crut avoir assez disposé les esprits, il eut en présence du sénat de Zurich une conférence avec les catholiques, qui fut suivie d'un édit, par lequel on abolit une partie du culte et des cérémonies de l'église. On détruisit ensuite les images, et enfin on abolit la messe.

Quoique Zwingle convint en plusieurs points avec Luther, ils étaient cependant opposés sur quelques articles principaux. Par exemple, Luther donnait tout à la grâce dans l'affaire du salut ; Zwingle au contraire adoptant l'erreur des Pélagiens, accordait tout au libre arbitre, agissant par les seules forces de la nature. Jusque-là qu'il prétendait que Caton, Socrate, Scipion, Séneque, Hercule même et Thésée, et les autres héros ou sages de l'antiquité, avaient gagné le ciel par leurs vertus morales. Quant à l'eucharistie, Zwingle prétendait que le pain et le vin n'y étaient que de simples signes ou des représentations nues du corps et du sang de Jesus-Christ, auquel on s'unit spirituellement par la foi, au-lieu que Luther admettait la présence réelle, quoiqu'il ne convint pas de la transubstantiation. Zwingle prétendait que le sens de figure dans ces paroles hoc est corpus meum lui avait été révélé par un génie. Et pour appuyer cette explication, il citait quelques autres passages de l'Ecriture où le verbe est équivaut à significat ; mais il ne faisait pas attention que la nature des choses et les circonstances n'ont nulle parité avec l'institution de l'eucharistie.

De tous les protestants, les Zwingliens ont été les plus tolérants, s'étant unis avec les Luthériens en Pologne et avec les Calvinistes à Genève, quoiqu'ils différassent des uns et des autres dans des points capitaux, tels que ceux que nous venons de remarquer. Le Zwinglianisme se glissa en Angleterre sous le règne d'Edouard VI. où Pierre martyr, qui était un pur Zwinglien, fut appelé par le duc de Sommerset, protecteur ou régent du royaume, pour travailler à la prétendue réformation ; et il fit exclure du livre des communes prières tout ce qui avait rapport à la présence réelle et à la transubstantiation, qu'on n'avait pas encore abjurées du temps d'Henri VIII. Voyez PRESENCE REELLE et TRANSUBSTANTIATION.