S. f. (Religion) lieu désert et inhabité. La religion chrétienne n'ordonne pas de se retirer absolument de la société pour servir Dieu dans l'horreur d'une solitude, parce que le chrétien peut se faire une solitude intérieure au milieu de la multitude, et parce que Jesus-Christ a dit : que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre père qui est aux cieux. L'âpreté des règles s'applanit par l'acoutumance, et l'imagination de ceux qui croient par dévotion devoir s'y soumettre, est plus atrabilaire, plus maladive, qu'elle n'est raisonnable et éclairée. C'est une folie de vouloir tirer gloire de sa cachette. Mais il est à propos de se livrer quelquefois à la solitude, et cette retraite a de grands avantages ; elle calme l'esprit, elle assure l'innocence, elle apaise les passions tumultueuses que le désordre du monde a fait naître : c'est l'infirmerie des âmes, disait un homme d'esprit. (D.J.)

SOLITUDE, état de, (Droit naturel) état opposé à celui de la société. Cet état est celui où l'on conçoit que se trouverait l'homme s'il vivait absolument seul, abandonné à lui-même, et destitué de tout commerce avec ses semblables. Un tel homme serait sans-doute bien misérable, et se trouverait sans-cesse exposé par sa faiblesse et son ignorance à périr de faim, de froid, ou par les dents de quelque bête féroce. L'état de société pourvait à ses besoins, et lui procure la sûreté, la nourriture et les douceurs de la vie. Il est vrai que je suppose l'état de paix et non pas l'état de guerre, qui est un état destructeur, barbare, et directement contraire au bonheur de la société. (D.J.)