terme de Magie, espèce de talisman ou de préservatif contre la peste et les autres maladies contagieuses, qui consiste à porter sur soi ce mot écrit ananisapta.

Delrio le regarde comme un talisman magique, et fondé sur un pact avec le démon, et le met au nombre de ceux qu'on portait comme des préservatifs contre les fièvres pestilentielles, et qui étaient conçus en trois vers écrits d'une certaine manière qu'il n'explique point, et dont il ne cite que celui-ci :

Ananischapta ferit, mortem quae laedere quaerit.

Il en cherche l'origine dans le Chaldéen ou l'Hébreu , choneni, miserere mei, et , schophet, par lesquels on implore la miséricorde d'un juge, mais non pas celle de Dieu. Ana, , ajoute-t-il, dans les mystères de la cabale, signifie un esprit où sont les notions innées, et auquel préside l'ange que les cabalistes appellent , anim, qui manifeste à l'homme la vérité ; d'où vient le mot , henag, que d'autres prononcent ana, et qui signifie idole ; d'où vient , anani, divination, et schaphat, , qui signifie que cette idole ou ce mauvais ange juge que la maladie nait de maléfice, et en indique le remède. Il dit encore que les cabalistes ont voulu mettre dans le mot ananisapta, autant de mots différents qu'il y a de lettres, et qu'ainsi ce mot signifie A. antidotum, N. Nazareni, A. auferat, N. necem, I. intoxicationis, S. sanctificet, A. alimenta, P. pocula, T. Trinitas, A. alma ; qui signifient que la mort de Jesus-Christ qui a été injuste de la part des Juifs, frappe de la part de Dieu la mort, c'est-à-dire le démon, etc. et il traite cette explication de rêverie : la sienne est un peu plus savante ; c'est au lecteur à juger si elle est plus sensée. Delrio, disquisit. magic. lib. III. part. II. quaest. 4. sect. VIIIe pag. 463. et 464. (G)