S. f. (Art militaire) c'est la paye que l'on donne à chaque homme de guerre. Chez les Grecs, les soldats faisaient d'abord la guerre à leurs dépens ; ce qui était très-naturel, puisque c'étaient les citoyens mêmes qui s'unissaient pour défendre leurs biens, leur famille et leur vie. Périclès fut le premier qui établit une paye aux soldats athéniens. Chez les Romains, le service militaire se faisait gratuitement dans les premiers temps de la république. Ce ne fut que plus de 440 ans après la fondation de Rome que le sénat, à l'occasion du siege de Véïes qui fut fort long, ordonna, sans en être requis, que la république payerait aux soldats une somme réglée pour le service qu'ils rendraient. Pour fournir à cette paye, on imposa un tribut sur les citoyens à proportion de leur revenu. Quoique le soldat ne servit ordinairement que la moitié de l'année, il était payé de l'année entière. Cette paye ne fut d'abord accordée qu'aux fantassins, mais les cavaliers l'obtinrent aussi trois ans après. Lors de l'établissement des compagnies d'ordonnances par Charles VII. en 1445, la solde de chaque gendarme, pour lui et pour toute sa lance fournie, voyez LANCE, était de trente francs par mois. Les bourgeois des villes et les habitants de la campagne payaient cette solde, et l'imposition ordonnée à ce sujet fut appelée la taille des gendarmes. Le P. Daniel prétend que c'est là le commencement des tailles ordinaires. Cette solde, dit cet auteur, paraitra bien petite eu égard à l'équipage et à la suite du gendarme, et elle le serait sans-doute de notre temps ; mais alors une telle somme était considérable, à cause du prix des vivres ; car nous voyons par les ordonnances de Louis XI. et même de François I. qu'un mouton à la campagne ne coutait que 5 sols, pourvu qu'on rendit la peau et la graisse qui servait à faire du suif. Cette solde fut depuis augmentée par la raison contraire. Histoire de la milice franç.

A l'égard de la solde ou de la paye que les troupes ont à-présent, voyez le code militaire de M. Briquet, ou les éléments de l'art militaire par M. d'Héricourt.

Pendant la guerre, la paye des troupes se fait de dix jours en dix jours, et de cinq en cinq pendant la paix, et toujours d'avance ; c'est ce qu'on appelle le prêt. Voyez PRET. (Q)

SOLDE DE COMPTE, (Commerce) somme qui fait la différence du débit et du crédit lorsque le compte est arrêté et vérifié. Dict. de com. et de Trév. Voyez COMPTE.