S. m. (Histoire moderne) nom que les Turcs donnent aux ordonnances émanées directement du grand-seigneur. Autrefois les sultants se donnaient la peine d'écrire leurs mandements de leur propre main et de les signer en caractères ordinaires : maintenant ils sont écrits par des secrétaires, et marqués de l'empreinte du nom du monarque ; et quand ils n'ont que ces marques on les nomme simplement tura ; mais lorsque le grand-seigneur veut donner plus de poids à ses ordres, il écrit lui-même de sa propre main au haut du tura, ou selon d'autres au bas ces mots, que mon commandement soit exécuté selon sa forme et teneur, et c'est ce qu'on appelle kat-cherif, c'est-à-dire ligne noble ou sublime lettre ; ce sont nos lettres de cachet. Un turc n'oserait les ouvrir sans les porter d'abord à son front et sans les baiser respectueusement après les avoir passé sur ses joues pour en essuyer la poussière. Guer. mœurs des Turcs, tom. II. Darvieux, mem. tom. V.