adj. (Histoire moderne) ce qui a rapport aux Suisses, ou habitants des treize cantons Suisses, qu'on appelait autrefois Helvétiens.

Le corps Helvétique comprend la république de la Suisse, consistant en treize cantons qui font autant de républiques particulières. Voyez CANTON.

Suivant les lois et coutumes du corps Helvétique, tous les différends qui surviennent entre les différents états doivent être décidés dans le pays sans l'intervention d'aucune puissance étrangère. Il semble pourtant que les cantons catholiques aient dérogé à cette coutume par leur renouvellement d'alliance avec la France en 1715, puisqu'il y est stipulé entre autres choses, " Que si le corps Helvétique ou quelque canton est troublé intérieurement.... Sa Majesté ou les rois ses successeurs emploieront d'abord les bons offices pour pacifier ces troubles, et que si cette voie n'avait pas tout l'effet désiré, Sa Majesté emploiera à ses propres dépens les forces que Dieu lui a mises en main pour obliger l'aggresseur de rentrer dans les règles prescrites par les alliances que les cantons et les alliés ont entr'eux ". Précaution qui, à la vérité, ne porte aucune atteinte à la liberté du corps Helvétique ; mais qui prouve que les Suisses même ont cru l'intervention des puissances étrangères nécessaires en cas de division parmi eux, contre ce qu'avance M. Chambers.

Le gouvernement du corps Helvétique est principalement démocratique ; mais il ne l'est pas purement, et est mêlé d'aristocratie. Quand il s'agit d'une affaire qui concerne le bien commun de tous les cantons, on convoque des assemblées générales où se rendent leurs députés qui ont voix délibérative. Depuis que la religion a partagé cette république comme en deux portions, les catholiques tiennent leurs assemblées à Lucerne, et quelquefois ailleurs, et les protestants s'assemblent à Arau.

Les assemblées générales se tiennent ordinairement vers la mi-Juin, dans l'hôtel de ville de Bade ; le canton de Zurich les convoque, et ses députés y proposent les matières de délibération. Cette république qui faisait autrefois partie de l'empire, et était soumise à la maison d'Autriche, fut reconnue par cette même maison pour un état indépendant et libre par le traité de Westphalie. Voyez SUISSE. (G)