ou ODDOBASSI, s. m. (Histoire moderne) est un officier de l'armée des Turcs, qui répond à-peu-près à ce que nous appelons parmi nous un sergent, ou un caporal.

Les simples soldats et les janissaires, appelés oldachis, lorsqu'ils ont servi un certain nombre d'années, sont avancés, et deviennent biquelars : de biquelars ils sont faits odabachis, c'est-à-dire, caporaux de compagnie, ou chefs de certaines divisions dont le nombre n'est pas fixé, étant quelquefois de dix hommes, quelquefois de vingt.

Leur paye est de six doubles par mois, et ils portent pour marque distinctive un grand feutre, large d'un pied, et encore plus long que large, qui pend par derrière, et orné par devant de deux grandes plumes d'autruches.

L'odabachi est proprement un chef de chambrée des janissaires, comme le porte son nom composé de deux mots turcs savoir, oda, chambre, et bachi, chef. Lorsque les janissaires entrent pour la première fois dans cette chambre, l'odabachi les frappe sur le cou, et leur fait baisser la tête pour preuve de l'obéissance à laquelle ils sont engagés. Ils ne peuvent s'absenter sans sa permission, et lorsqu'ils négligent de la lui demander, il leur fait donner par le cuisinier de la chambrée des coups de baguette sur les fesses et non sur les pieds, afin de ne pas les mettre hors d'état de marcher où le bien du service le requiert. S'ils commettent quelque crime grave, il les fait étrangler mais secrètement, et jeter leurs corps dans la mer. Que s'il est forcé de rendre leur punition publique, il doit auparavant les dégrader de leur qualité de janissaire, ce qui se fait en mettant en pièces le collet de leur habit. Guer, mœurs des Turcs, tome II.

On donne encore en Turquie le nom d'odabachi au directeur de chaque chambre des ichoglans ou pages du grand-seigneur. Il veille à leur conduite, à leurs exercices, et les fait châtier lorsqu'il leur échappe quelque faute.