(L'ORDRE DE STE.), Histoire modern. c'est un ordre de Russie, qui ne se donne qu'à des dames de la première qualité de la cour ; il fut fondé en 1714 par la czarine Catherine, épouse de Pierre le grand, en mémoire du bonheur signalé qu'eut ce prince d'échapper aux Turcs en 1711, sur les bords du Pruth. Cette princesse, pleine de tendresse pour son époux, eut le courage de le suivre dans cette expédition, où toute l'armée russienne se trouva dans un péril imminent ; dans une conjoncture si fâcheuse, la czarine prit le parti d'envoyer un courier au grand-vizir qui commandait l'armée ottomane, lui promettant une somme très-considérable s'il voulait entrer en négociation avec le czar ; le vizir y consentit : en conséquence il envoya des députés dans le camp des Russes, leur recommandant surtout de ne pas manquer de voir la czarine, parce qu'il ne pouvait se persuader qu'une femme eut eu assez de courage et de tendresse conjugale, pour s'exposer à un danger aussi grand. Ce fut afin de conserver le souvenir d'un événement si remarquable, que le czar voulut que cette princesse fondât un ordre qui portât son nom, et dont elle fût grande maîtresse. Les marques de cet ordre sont une croix rouge, tenue par une figure de sainte Catherine ; on la porte attachée à un cordon ponceau, bordé des deux côtés d'un petit liseré d'argent, sur lequel on voit le nom de sainte Catherine et la devise PRO FIDE ET PATRIA.

Dans la fondation il ne doit y avoir que sept dames agrégées à cet ordre : mais la czarine en augmente le nombre suivant sa volonté. (-)

CATHERINE (chevaliers de sainte Catherine du mont Sinaï), Histoire modern. ancien ordre militaire, formé pour assister et protéger les pélerins qui allaient visiter par dévotion le corps de Ste Catherine, vierge d'Alexandrie, distinguée par son savoir, et qu'on dit avoir souffert le martyre sous Maximien.

Le corps de cette vierge ayant été trouvé sur le mont Sinaï il s'y fit un fort grand concours de pélerins ; et ce pélerinage étant devenu dangereux par les courses des Arabes, on établit en 1063 un ordre de chevalerie, à l'imitation de celui du S. Sepulchre et sous la protection de Ste. Catherine. Les chevaliers s'engageaient par serment à garder le corps de cette sainte, à pourvoir à la sûreté des chemins en faveur des pélerins, à suivre la règle de S. Basile, et à obéir à leur grand-maître. Ils portaient un habit blanc, sur lequel étaient représentés les instruments du martyre de leur patrone, c'est-à-dire une demi-roue armée de pointes tranchantes, et traversée par une épée teinte de sang. (G)