S. m. (Histoire moderne) nom d'une secte de Benjans, dans les Indes, si infatués de l'opinion de la métempsycose, qu'ils respectent les moindres insectes. Leurs brahmanes ou prêtres ont toujours la bouche couverte d'un voile, de peur d'avaler quelque mouche ; et ils ont également soin en allumant de la chandelle ou du feu dans leurs maisons, que nul papillon ou moucheron ne vienne s'y bruler, et de faire bouillir l'eau, avant que de la boire, de peur qu'elle ne contienne quelques insectes. Du reste, ils n'admettent ni peines, ni récompenses après cette vie, dont les événements, selon eux, ne dépendent point de Dieu. Ils brulent les corps des vieil lards, et enterrent ceux des enfants décédés au-dessous de trois ans. Leurs veuves ne sont point obligées de se bruler avec leurs maris, suivant l'usage du pays, pourvu qu'elles gardent une viduité perpétuelle. Tous ceux qui font profession des sentiments de cette secte, peuvent être admis à la prêtrise, même les femmes, pourvu qu'elles aient atteint l'âge de vingt ans ; car pour les hommes on les y reçoit dès celui de neuf. Ceux qui sont ainsi engagés dans le sacerdoce, doivent faire vœu de chasteté, porter un habit particulier, et pratiquer des austérités incroyables. Tous les autres docteurs Indiens ont beaucoup de mépris et d'aversion pour cette secte, qui ne demeure pas apparemment en reste avec eux, et défendent à leurs auditeurs d'avoir communication avec les Ceurawath, qui ne donnent pas sans doute à ceux qui les écoutent bonne opinion du commerce de leurs adversaires. Les mêmes passions produisent par-tout les mêmes effets. (G)