S. m. (Histoire ancienne) c'était un officier de la ville et même de l'église de Constantinople ; il était le gardien des archives. Voyez ARCHIVES.

Ce mot vient de , et de , custodio ; et il signifie garde-chartre ou gardien des titres originaux, soit de la couronne, soit de la ville, soit de l'église. Il était, selon Codin historien de la Byzantine, le juge des grandes causes, et le bras droit du patriarche ; il était de son grand-conseil. Outre la garde des titres dont il était dépositaire, de ceux même qui regardaient les droits ecclésiastiques, il présidait à la décision des causes matrimoniales, et il était juge des clercs. Il rédigeait les sentences et les décisions du patriarche, les signait, et y apposait le sceau. C'était comme le greffier en chef des cours supérieures, et par conséquent un officier très-distingué. Il avait séance avant les évêques, quoiqu'il ne fût que diacre ; il avait sous lui douze notaires ; il assistait aux consécrations des évêques ; il tenait registre de leur élection et consécration, et c'était lui qui présentait le prélat élu aux évêques consécrateurs.

Il y avait à Constantinople deux officiers de ce nom ; l'un pour la cour, et l'autre pour le patriarche : le premier s'appelait registrator, et l'autre scriniarius. Cependant, eu égard à leurs fonctions, ils étaient souvent confondus. Il ne faut pas, comme a fait Leuclavius écrivain allemand du XVIe siècle, le prendre pour le chartulaire des Romains, qui exerçait, à peu de chose près, la même fonction. L'Angleterre a pareillement un chartophilax ; c'est lui qui est le gardien des titres de la couronne, qui sont déposés à la tour de Londres, où on les communique fort aisément, en donnant tant pour chaque titre ; c'est ce qu'on appelle garde des rolles, parce que le terme de rolle signifie ce que nous appelons en François chartes, titres, ou même archives. Outre ce garde des rolles de la tour, il y a encore un garde des archives de la chancellerie ; et les églises en Angleterre ont aussi leur garde des rolles, aussi-bien que les comtés et les villes principales. En France, le chartophilax ou garde des titres de la couronne, est le procureur général du parlement. On ne peut obtenir des copies de ces titres qu'en vertu d'un ordre du Roi. Nous en avons un inventaire manuscrit qui indique exactement les titres, à l'exception de ceux qui sont en minute dans des registres particuliers. Ces titres, qui ne commencent parmi nous qu'après Philippe Auguste, ne s'étendent que jusqu'au milieu du XVIe siècle ; depuis ce temps, chaque secrétaire d'état a ses archives ou son dépôt. (G) (a)