S. m. (Histoire ancienne) présent qu'on fait à une personne : en ce sens ce terme est vieux ; on dit plutôt gratification. Il ne s'emploie proprement qu'en parlant des libéralités que les magistrats ou les consuls de Rome faisaient au peuple ou aux soldats.

Les Romains faisaient de grands donatifs à leurs soldats. Julia-Pia femme de l'empereur Sevère, est appelée dans certaines médailles mater castrorum, à cause de sa bonté pour les soldats, et du soin qu'elle prenait de faire augmenter leurs donatifs, &c.

Donatif signifiait proprement un don fait aux soldats ; et congiarium, un don fait au peuple. Voyez CONGIAIRE.

Saumaise dans les notes sur la vie d'Héliogabale par Lampride, parlant d'un présent ou donatif que cet empereur fit aux soldats de trois pièces d'or par tête, remarque que c'était le taux ordinaire auquel la loi fixait ces sortes de dons.

Casaubon dans les notes sur la vie de Pertinax par Capitolin, dit que Pertinax promit 3000 deniers à chaque soldat, ce qui monte à environ trente écus de notre monnaie. Le même auteur ajoute que la loi fixait ces présents à 20000 deniers, et qu'il n'était pas ordinaire de donner moins, surtout aux soldats prétoriens ; que les centurions avaient le double, les tribuns à proportion, etc. Dict. de Trév. et Chambers. (G)

DONATIF, (Histoire ecclés. d'Angl.) se dit en Angleterre d'un bénéfice donné et conféré à une personne par le fondateur ou le patron, sans présentation, institution ou installation par l'ordinaire. Voyez BENEFICE.

Si des chapelles fondées par des laïcs, ne sont point approuvées par le diocésain, ou, comme l'on dit, ne sont point spiritualisées, on ne les regarde pas comme de véritables bénéfices ; elles ne peuvent être conférées par l'évêque, mais elles restent à la pieuse disposition des fondateurs ou de leurs héritiers, qui peuvent conférer ou donner ces chapelles sans l'évêque. Voyez CHAPELLE.

Gwin observe que le roi pouvait anciennement fonder une chapelle libre, et l'exempter de la juridiction du diocésain ; ainsi il peut par des lettres-patentes donner le pouvoir ou la liberté à une personne ordinaire de fonder une chapelle de cette espèce, et de la faire donative et non présentable : et le chapelain ou le bénéficier ne pourra être destitué que par le fondateur ou ses héritiers, et non par l'évêque ; et il parait que c'est de-là que les donatifs ont pris leur origine en Angleterre.

Anciennement tous les évêchés étaient donatifs par le roi. De plus, quand un évêque reçoit un bénéfice, cette collation est proprement un donatif, à cause que l'on ne peut présenter un évêque à lui-même. Voyez BENEFICE, PATRON, PRESENTATION, COLLATION, etc. Chambers. (G)