S. m. pl. (Histoire ancienne) c'est ainsi que l'on nommait chez les Carthaginois les deux principaux magistrats de la république qui étaient élus parmi les sénateurs les plus distingués par la naissance, par la richesse et par les talents. Leur autorité ne durait que pendant une année, comme celle des consuls romains ; mais il ne parait pas que les suffetes fussent chargés du commandement des armées pendant leur magistrature ; pour l'ordinaire leurs fonctions étaient purement civiles ; cependant nous voyons qu'Annibal, Himilcon et Magon ont commandé les armées des Carthaginois dans le temps même qu'ils étaient revêtus de la dignité de suffetes ; ils convoquaient le sénat auquel ils présidaient : ils y proposaient les matières sur lesquelles on devait délibérer ; ils recueillaient les suffrages. Quelques auteurs croient qu'ils avaient le droit de vie et de mort, et d'infliger les punitions qu'ils jugeaient à-propos.

Aucune loi ne pouvait passer dans le sénat sans leur concours ; lorsqu'ils n'étaient point d'accord avec le sénat, le peuple décidait. Chaque ville de la domination carthaginoise avait des suffetes, à l'exemple de la capitale.