S. m. (Histoire ancienne) en latin desultor, nom qu'on donnait à ceux qui sautaient avec beaucoup d'adresse et d'agilité d'un cheval sur l'autre, soit dans la course équestre, soit à la guerre quand la nécessité le requérait. On appelait les chevaux desultorii, et les cavaliers desultores ; sur quoi je supprime toute l'érudition répandue à ce sujet dans les lexicographes. Il me suffira de remarquer que la course à cheval passa des Grecs aux Romains, après avoir été réduite en règle ; mais il fallait que cet établissement fût bien ancien chez les Grecs, puisque Pindare, dans sa première Ode, célèbre la victoire remportée dans cette course par Hiéron, roi de Syracuse. D'un autre côté, les nations que les Grecs nommaient barbares, les Indiens, les Scythes, les Numides, moins curieux de jeux que d'incursions, étaient en usage d'avoir à la guerre des désulteurs, c'est-à-dire des cavaliers qui menaient avec eux plusieurs chevaux pour en changer au besoin, et alors ils sautaient en courant à bride abattue d'un cheval sur l'autre. Cette pratique demandait sans-doute beaucoup d'habitude et d'adresse, dans un temps surtout où les chevaux étaient sans selle et sans étriers. Les Tartares et les Polonais sont encore dans l'usage des anciens Scythes, et les hussards en tiennent quelque reste. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.