(Géographie ancienne) ville de la grande-Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route du retranchement à Portus-Rutupis, entre Durocobrivae et Sulloniacae, à douze milles du premier de ces lieux, et à neuf milles du second. Tout le monde convient que cette ancienne ville était près de S. Albans, qui s'est accrue de ses ruines. Tacite, an. l. XIV. c. xxxiij. donne à Verolamium le titre de municipe. C'était, selon Dion Cassius, l. LX. p. 779. la capitale des Catuellani, que Ptolémée, l. II. c. IIIe appelle Catyenchlani, et auxquels il donne la ville Violanium qui est la même que Verolamium.

Cette ville, l'une des premières et des plus considérables colonies romaines dans la grande-Bretagne, fut premièrement ruinée par les Bretons dans le soulevement de la reine Boodicia ; mais elle se rétablit bien-tôt, et elle devint plus puissante que jamais. Elle fut ruinée une seconde fois durant les guerres des Saxons et des Bretons, et elle ne se releva pas de cette chute.

On voit encore les vestiges des anciennes murailles, et des fossés qui ont douze cent soixante-dix pas de circuit. On a trouvé dans ces mazures quantité de monuments, comme des médailles, des petites figures d'or et d'argent, des colonnes, des pavés de mosaïque, des souterrains, et autres choses semblables. Il parait outre cela qu'elle était située sur une grande route pavée autrefois par les légions romaines, et que les Saxons nommèrent Vatling-Streat. Ces peuples s'étant rendus maîtres de Verolamium, l'appelèrent Watlingacester, à cause du grand chemin dont il vient d'être parlé. Depuis on lui donna le nom de Werlamcester, et de-là vient qu'encore aujourd'hui on lui donne communément celui de Werlam.

En 429, on tint à Verolamium un concile, où saint Germain évêque d'Auxerre, et saint Loup évêque de Troie., furent appelés de France pour aider à éteindre l'hérésie pélagienne, qui recommençait à être goutée dans les églises de la grande-Bretagne. Ce fut auprès de Verolamium, selon le vénérable Bede, hist. eccles. l. I. c. VIIe que S. Albans ou S. Albin souffrit le martyre le 10 des calendes de Juillet. Dans la suite, les habitants s'étant convertis, fondèrent un magnifique monastère à l'honneur de ce saint ; et c'est ce monastère qui a donné l'origine et le nom au bourg de S. Albans. (D.J.)