(Géographie ancienne) montagne de la Gaule Belgique, aux confins des Lingones, selon César, Bel. Gal. l. IV. c. Xe qui dit que la Meuse prenait sa source dans cette montagne : Mosa profluit ex monte Vogeso, qui est in finibus Lingonum. Cluvier, l. II. c. xxix. soutient qu'au lieu de Vogesus, il faut lire Vosegue dans César. Il se fonde sur deux manuscrits qui lisent de cette manière ; et une ancienne inscription trouvée à Berg - Zabern, fait encore quelque chose pour son sentiment. Voici cette inscription :

Vosego. Maximinus.

V. S. L. L.

Cluvier ajoute à ces preuves d'autres autorités, qui étant plus modernes, peuvent être combattues.

D'un autre côté, Cellarius, l. II. c. IIe qui tient pour Vogesus, se détermine par l'orthographe la plus ordinaire dans César, et par celle dont use Lucain, laquelle est décisive, s'il est vrai qu'il ait écrit Vogesus, comme le persuadent les manuscrits qui nous restent. Lucain dit :

Deseruere cavo tentoria fixa Lemano,

Castraque Vogesi curvam super ardua rupem

Pugnaces pictis cohibebant Lingonas armis.

Pour moi, dit la Martinière, je crois que Cluvier et Cellarius ont tort de préférer une orthographe à l'autre, les preuves étant à-peu-près d'égale force pour Vogesus, ou pour Vosegus. Le traducteur grec de César rend à la vérité Vogesi par ; mais, comme le remarque Cellarius, il a pu s'accommoder à la prononciation du siècle où il écrivait. En effet, dans le moyen âge on disait Vosegus ou Vosagus, comme nous le voyons dans ce vers de Fortunat, l. VII. carm. 4.

Ardenna an Vosagus cervi, caprae, Helicis, ursi

Caede sagittiferâ silva fragore tonat ?

Les auteurs du moyen âge donnent assez souvent à cette montagne le nom de forêt, silva, saltus, ou celui de désert, eremus. Voyez VOSGE. (D.J.)