S. m. pl. (Géographie ancienne) ancien peuple mêlé avec les autres barbares, qui renversèrent l'empire romain. Les Hérules du nord de l'Allemagne étaient le même peuple ; Procope en a parlé fort au long dans son histoire des Goths, liv. II. ch. XIVe le lecteur peut y recourir ; ce qu'il rapporte de leurs mœurs est singulier.

" Ils adoraient, dit-il, plusieurs dieux auxquels ils sacrifiaient des hommes. Il ne leur était pas permis d'être malades, ni de vieillir : lorsque quelqu'un d'eux se trouvait attaqué de maladie sérieuse, ou de vieillesse décrépite, il devait prier ses parents de songer à l'ôter du nombre des hommes. Alors les parents dressaient un bucher, au haut duquel ils le plaçaient, et lui envoyaient un Hérule, qui n'était pas de sa famille, avec un poignard pour terminer ses jours. D'abord, après sa mort, ils mettaient le feu au bucher ; et au moment qu'il était consommé, ils ramassaient les of du défunt, et les couvraient de terre. La femme du mort était obligée, pour donner des preuves de sa vertu, et pour acquérir de la gloire, de s'étrangler sur son tombeau, ou bien elle s'attirait la haine irréconciliable des parents de son mari ".

On sait assez que les Hérules passèrent dans la Thessalie et dans la Macédoine, où ils périrent en grand nombre ; que cependant ils augmentèrent par la suite leur puissance, vainquirent leurs voisins, et furent défaits par les Lombards. Alors ils s'établirent en partie sur les terres de l'Empire, où ils se firent chrétiens, et en partie remontèrent le Danube, et se confondirent avec les Sclavons ou Slaves.

Leur première demeure était vraisemblablement au voisinage du Warneau, dans le Meckelbourg, à peu-près au lieu où fut bâtie la ville de Werle, en latin Herula. Du temps de Tacite, ils étaient compris sous le nom général de Vandales, c'est pourquoi cet historien n'en parle pas. Dans les irruptions des Vandales et des Goths vers le midi, ils eurent leur part à ces migrations, et demeurèrent quelques temps au-delà du Danube, où abordaient les nations septentrionales. Une partie passa le Danube après la bataille perdue contre les Lombards, dans laquelle leur roi Rodolphe fut tué : cette partie s'établit dans l'Illyrie, éprouva de nouveaux revers, et se perdit dans l'armée des Goths ; l'autre partie retourna dans la Vandalie, auprès de Warnes. Ceux-ci revenus dans leur pays, y subsistèrent longtemps idolâtres, embrassèrent tard le Christianisme ; et plus encore par force que par connaissance, puisqu'à la moindre occasion ils le quittaient, et massacraient les prêtres. Leur nom se perdit peu-à-peu en celui de Slaves, et enfin en celui de Meckelbourg. En deux mots, comme le dit le savant Bangert dans ses Notes sur la chronique des Slaves, Warnavi, Varini, Heruli, Werli, Wendi, sont aujourd'hui ceux de Rostoc, du Butzow et de Gustrow, trois villes situées sur le Warnaw. (D.J.)