DIMINUTION d'espèces, (Jurisprudence) tombe sur celui auquel appartiennent les deniers ; suivant la règle générale res domino perit. Le débiteur qui veut se libérer et ne pas supporter les diminutions d'espèces qui peuvent arriver, ne doit pas se contenter de faire des offres réelles, il faut que les offres soient suivies d'une consignation effective. Voyez ARGENT, ESPECES, MONNOIES. (A)

DIMINUTION de feux ; (Histoire ancienne et Jurisprudence) était une réduction du nombre de feux ou portions d'un pays, qui contribuaient aux fouages et autres subsides. Dans l'origine par le terme de feux on entendait chaque ménage ou famille ; dans la suite un feu comprenait une certaine étendue de pays, et pouvait comprendre plusieurs ménages. La diminution de feux s'accordait aux pays dont la fertilité ou le commerce étaient diminués, ou lorsque le pays se trouvait ruiné par la guerre ou par quelqu'autre accident. Lorsqu'une ville ou autre lieu demandait une diminution de feux, on faisait une information sur les lieux, qui était envoyée à la chambre des comptes, et en conséquence de laquelle on expédiait des lettres royaux portant diminution de feux : mais avant l'expédition de ces lettres il fallait payer un florin d'or pour chaque lieu, suivant l'ancien nombre des feux : ce droit était reçu par le payeur des bâtiments, et devait être employé aux bâtiments. Il y a beaucoup de ces lettres portant diminution de feux, accordées à diverses villes et autres lieux du Languedoc, où l'imposition par feux avait principalement lieu : elles sont rapportées dans le recueil des ordonnances de la troisième race, tom. IV. et V. Voyez FEUX et REPARATION DE FEUX. (A)

DIMINUTION, en Musique, vieux mot qui signifiait la division d'une note longue, comme une ronde ou une blanche, en plusieurs autres notes de moindre valeur. On entendait encore par ce mot, tout ce qu'on a depuis appelé roulement ou roulade, c'est-à-dire plusieurs notes passées sur une même syllabe. (S)

DIMINUTIONS, dans le Blason, est un terme dont se servent les auteurs qui ont écrit en latin, pour signifier ce que les Anglais appellent différence, et les François brisures. Voyez DIFFERENCE. (V)