Le pharingotome est composé de trois parties ; d'une canule, d'un stylet et d'un ressort. Voyez la fig.

La canule se divise en deux parties ; la supérieure qui forme le manche de l'instrument ressemble à une petite seringue à injection ; c'est une petite canonnière exactement cylindrique. Ce cylindre est creux, fort poli en-dedans, et long de deux pouces sur six lignes de diamètre. On fait souder sur le milieu de cette canonnière un anneau, exactement rond et poli sur le côté parallèle au tranchant de la lancette ; on passe le doigt du milieu dans cet anneau lorsqu'on tient l'instrument.

La partie inférieure de la canule est un fourreau ou gaine d'argent, de même que le cylindrique. Sa longueur est de quatre pouces et demi, sa largeur de quatre lignes, et son diamètre d'une ligne et un tiers y compris la cavité. Ce fourreau ne doit pas être soudé à la partie inférieure de la canonnière ; il faut qu'il s'y monte par le moyen d'une vis, pour pouvoir nettoyer l'instrument avec facilité, après une opération qui a couvert de pus ou de sang la lancette, qui rentre dans le fourreau dès que les incisions convenables sont faites.

La gaine doit être légèrement courbe, de façon que la convéxité se trouve formée par un des côtés du fourreau, et la cavité par l'autre ; cette légère courbure permet à l'oeil de voir l'endroit abscedé ou gonflé où l'on veut opérer, avantage que n'aurait point une gaine droite.

La seconde partie du pharingotome est le stylet, ou pour mieux dire le mandrin ; sa matière est d'argent comme toute la gaine, et il est de deux ou trois lignes plus long qu'elle ; les deux tiers de son corps doivent être aplatis, afin de cadrer avec la cavité du fourreau ou gaine. Ses deux extrémités sont différemment construites, car l'une est émincée pour y souder une lancette à grain d'orge, assez forte pour résister et ne pas s'émoucheter ; l'autre extrémité est exactement ronde, et représente un petit cylindre dans l'étendue de deux travers de doigts, au bout duquel on fait faire un petit bouton en forme de pomette, et garni sur son sommet de petites cannelures radieuses pour recevoir le pouce par une surface inégale.

Un pouce ou environ au-dessous de cette pomme, il y a une plaque circulaire, placée horizontalement et soudée dans cet endroit ; l'usage de cette plaque est de peser sur le ressort à boudin, de le pousser vers la partie inférieure de la canonnière, et d'empêcher le stylet de s'élever plus qu'il ne faut.

Enfin la troisième partie du pharingotome est un ressort à boudin fait avec un ressort de montre tourné en cône ; on met ce boudin dans la canonnière, de sorte que lorsqu'on pousse le bouton du stylet, la petite plaque circulaire approche les pas de ce ressort l'un de l'autre, ce qui permet au stylet d'avancer vers l'extrémité antérieure de la gaine, et à la lancette de sortir tout à fait dehors pour faire des scarifications ou ouvrir des abscès. Aussi-tôt qu'on cesse de pousser le bouton avec le pouce, le ressort l'éloigne de la canonnière, et la lancette rentre dans sa gaine. (Y)