Le rempart, le parapet, et le fossé de la contre-garde, se mènent parallèlement à ses faces. Le terre-plein du rempart est égal à la largeur du parapet, c'est-à-dire qu'il est de trois taises : on ne lui donne pas une plus grande largeur, afin que l'ennemi s'étant emparé de la contre-garde, n'y trouve pas suffisamment de terre pour se couvrir du feu du bastion, et établir des batteries pour le battre en breche.

La contre-garde est flanquée par les faces des demi-lunes 4 et 5.

On donnait autrefois des flancs aux contre-gardes : ils étaient formés par le prolongement des faces du bastion. Cet ouvrage ne couvrait alors que la pointe du bastion ; et comme toute sa gorge formait un arc étant prise sur l'arrondissement de la contrescarpe, on lui donnait le nom de demi-lune. C'est celui que lui donnent les anciens auteurs, et même l'auteur des travaux de Mars, dans la dernière édition de cet ouvrage en 1684. Mais l'usage a changé depuis ; la demi-lune est vis-à-vis la courtine, et la contre-garde vis-à-vis le bastion. Voyez RAVELIN.

La contre-garde sert à couvrir le bastion devant lequel elle est construite, de même que les flancs des bastions voisins qui le défendent, en sorte que l'ennemi ne peut les découvrir qu'après s'être emparé de cet ouvrage.

On appelle aussi contre-gardes les espèces de bastions détachés que M. le maréchal de Vauban construit dans son second et son troisième système devant les tours bastionnées. Voyez les constructions de ce célèbre ingénieur à la suite de l'article du mot FORTIFICATION. (Q)