Pour cet effet, la pièce de glace se met horizontalement sur une pierre en forme de table, et on la scelle en plâtre ou en mastic afin de l'assurer davantage, et qu'elle ne branle et ne se déplace point par l'effort de l'ouvrier, ou de la machine dont il se sert pour la débrutir. On met autour une forte bordure de bois qui soutient la glace, et qui est d'un pouce ou deux plus haut qu'elle. Le fond ou la base de la machine avec laquelle on débrutit, est une autre glace brute qui a environ la moitié des dimensions de l'autre : on y attache une planche avec du ciment : on charge cette planche d'un poids nécessaire pour faciliter le frottement, et on lui donne du mouvement par le moyen d'une roue ; cette roue qui a au moins 5 ou 6 pouces de diamètre, est faite d'un bois fort dur et fort leger : elle est maniée par deux ouvriers qui sont placés l'un vis-à-vis de l'autre, et qui la poussent et la tirent alternativement, desorte cependant qu'ils la font tourner quelquefois en rond suivant que l'opération le demande : par ces moyens il y a une attrition constante et réciproque entre les deux glaces, laquelle est facilitée encore par l'eau et le sable que l'on y emploie. A mesure que l'ouvrage s'avance on se sert de sable plus menu, et enfin on prend de la poudre d'émeri.

Il n'est pas nécessaire d'ajouter que la petite glace supérieure venant à se polir à mesure par l'attrition, il faut en prendre de temps en temps une autre plus brute : mais il faut observer que l'on ne debrutit ainsi par le moulin que les plus grandes pièces de glace ; car pour ce qui est des pièces de la moyenne et de la petite espèce, on les travaille à la main, et pour cet effet on attache aux coins de la planche qui couvre la glace supérieure, quatre ances de bois que les ouvriers empoignent pour lui donner les mouvements nécessaires.

Ce qui reste à faire pour donner la dernière perfection aux glaces, est rapporté sous l'article polissure. Voyez Chambers.