S. m. plur. philosophes indiens qui vivaient dans une grande retraite, faisant profession de renoncer à toutes sortes de voluptés pour s'adonner à la contemplation des merveilles de la nature. Ils allaient nuds la plupart du temps, ce que signifie leur nom, et cela peut-être à cause de la chaleur excessive de leur pays. On en distinguait deux sectes principales, les Brachmanes et les Hylobiens : ceux-ci fuyaient le commerce des hommes ; les autres un peu plus humanisés se couvraient d'écorce d'arbres, paraissaient quelquefois dans la société, et se mêlaient de médecine. Les Gymnosophistes croyaient l'immortalité de l'âme, et sa métempsycose ou transmigration d'un corps dans un autre ; et l'on prétend que Pythagore avait pris d'eux cette opinion. Ils faisaient consister le bonheur de l'homme à mépriser les biens de la fortune et les plaisirs des sens, et se glorifiaient de donner des conseils désintéressés aux princes et aux magistrats. Lorsqu'ils devenaient vieux et infirmes, ils se jetaient eux-mêmes dans un bucher embrasé, pour éviter l'ignominie qu'ils trouvaient à se laisser accabler par les années et les maladies. Un d'eux, nommé Calanus, se brula ainsi lui-même en présence d'Alexandre le grand. Il y avait aussi en Afrique et en Ethiopie des philosophes du même nom. Voyez BRACHMANES, et à l'article INDIENS, la Philosophie des Indiens. (G)