Il y avait autrefois le branle des Lavandières, des sabots, des chevaux, des pais, des hermites, de la torche, etc. les branles morgués, gesticulés, de la moutarde, etc. tous ces branles se réduisent à présent à un seul genre qu'on nomme branle à mener. Dans cette espèce de branle, chacun mène la danse à son tour, et se met après à la queue. C'est pour l'ordinaire aux chansons que l'on danse les branles. Orchesographie de Thoinot Arbeau. (B)

BRANLE de S. Elme, (Histoire moderne) fête qui se célébrait autrefois à Marseille la veille de St. Lazare. On choisissait les plus beaux garçons et les filles les mieux faites ; on les habillait le plus magnifiquement qu'on pouvait ; cette troupe représentait les dieux de la fable, les différentes nations, etc. et était promenée dans les rues au son des violons et des tambours. Cette mascarade s'appelait le branle de saint Elme.

BRANLE ou HAMAC, (Histoire moderne) est une espèce de lit suspendu entre deux arbres, deux poteaux ou deux crochets, dont on se sert dans les Indes orientales.

Les Indiens suspendent leurs branles à des arbres, pour se mettre à couvert des bêtes sauvages et des insectes, qui ne manqueraient pas de leur nuire s'ils couchaient par terre.

Les habitants des îles Caribes sont extrêmement superstitieux au sujet de leurs branles, et ne les font jamais sans beaucoup de cérémonie : ils placent à chaque bout un sac de cendre, croyant que sans cette précaution ils ne subsisteraient pas longtemps. Ils croiraient faire tomber leurs branles s'ils mangeaient dessus des figues, ou quelque poisson qui eut des dents.

Le P. Plumier qui s'était souvent servi de branles dans ses voyages des Indes, prétend qu'ils consistent en une grande mante ou grosse toîle de coton d'environ six pieds en carré, aux extrémités de laquelle sont des gances de la même étoffe, où passent à travers des cordons dont on forme d'autres anneaux, et où passe une corde qu'on attache aux arbres voisins, ou à deux crochets si c'est dans les maisons. Cette espèce de couche sert en même temps de lit, de matelas, de drap, et de coussin. (G)

BRANLES, HAMACS, (Marine) c'est ainsi qu'on appelle encore les lits dont se servent les gens de l'équipage d'un vaisseau : ils sont composés d'un morceau de forte toile, long de six pieds et large de trois, renforcé par les bords d'un cordage appelé ralingue, en façon d'ourlet, que l'on suspend par les quatre coins entre les ponts d'un vaisseau, où l'on fait coucher un matelot ou un soldat. Voyez HAMAC.

Branle matelassé, c'est une espèce de matelas qui est fait en branle.

On dit, tendre et détendre les branles.

Branle-bas ou forbranle, c'est un commandement qu'on fait lorsqu'on veut faire détendre tous les branles d'entre les ponts, afin de se préparer au combat, ou pour quelqu'autre raison. (Z)

BRANLE, en Fauconnerie, se dit du vol de l'oiseau, lorsque s'élevant seulement au premier degré sur la tête du fauconnier, il tourne en battant des ailes et remuant la queue.

BRANLE, en Horlogerie, s'entend de l'espace parcouru par le régulateur dans une vibration.

Comme les petits arcs décrits par un pendule ne diffèrent pas sensiblement de ceux qu'il décrirait, s'il vibrait entre des portions de cycloïde (voyez CYCLOÏDE) ; il est à propos que le pendule décrive de petits arcs dans ses vibrations : au reste le branle doit être toujours conditionnel à l'échappement qu'on emploie ; parce qu'il y en a qui exigent un plus grand branle que d'autres, tel est l'échappement à levier. Voyez ECHAPPEMENT, PENDULE, CYCLOÏDE, etc.

L'expérience a appris aux Horlogers, que pour qu'une montre aille juste avec l'échappement ordinaire, et que cette justesse soit de durée, il fallait que le balancier branlât moitié, c'est-à-dire qu'un point quelconque de sa circonférence parcourut dans chaque vibration un demi-cercle ou 180 degrés. Voyez ECHAPPEMENT, LEVIER, etc. (T)