(TERRE) Histoire naturelle Minéralog. espèce de terre dont parlent les anciens naturalistes : ils en distinguaient de deux espèces ; cimolia alba, la terre cimolée blanche ; et cimolia purpurascens, terre cimolée rougeâtre. Son nom lui venait de l'île Cimolus que l'on appelle actuellement Argentaria, l'une des îles de l'Archipel. Tournefort, dans son voyage du Levant, dit que la terre cimolée des anciens n'est qu'une craie blanche assez pesante, insipide, friable, et mêlée de sablon ; qu'elle ne s'échauffe point lorsqu'on l'arrose avec de l'eau, seulement qu'elle s'y dissout et devient assez gluante ; sa solution n'altère point la teinture de tournesol, et ne se remue point avec l'huîle de tartre : mais il y a effervescence lorsqu'on y verse de l'esprit de sel ; d'où il conclut qu'il n'y a aucune différence entre la terre cimolée et la craie ordinaire, sinon qu'elle est plus grasse et plus savonneuse. Aussi les habitants du pays s'en servent-ils pour blanchir le linge et les étoffes ; ce qu'ils pratiquaient même du temps de Pline. On s'en servait encore dans la Médecine, et on lui attribuait la vertu de résoudre les tumeurs, etc. Voyez Pline, hist. nat. liv. XXXV. cap. XVIIe Cet auteur l'a aussi regardée comme une espèce de craie ; cependant tous les Naturalistes ne sont point du même sentiment : il y en a plusieurs qui pensent que la terre cimolienne était une argille. M. Hill dit que c'est une terre marneuse ; il pense que c'est mal-à-propos que quelques-uns l'ont confondue avec la terre à foulons, et prétend que de tous les fossiles que nous connaissons, il n'y en a point avec qui la terre cimolienne ait plus de rapport que la stéatite. Le même auteur ajoute qu'en Angleterre on entend par cimolia alba, la terre dont on fait des pipes ; et par cimolia purpurascens, la terre dont on se sert communément pour fouler les étoffes. Wallerius, dans sa minéralogie, fait de la cimolée blanche une espèce de marne, à qui il donne le nom de marne à foulons. Dans un autre endroit il insinue que ce pourrait être une marne crétacée. (-)