M. de Tournefort compte trois espèces de ce genre de plantes, qu'on appelle autrement les anacardes ; savoir la moluque lisse, la moluque épineuse, et la moluque de Sicile, qui s'élève en arbrisseau. Les Anglais nomment la première smooth molucca balm, et la seconde prickly molucca balm.

La moluque lisse pousse plusieurs tiges à la hauteur d'un à deux pieds, presque carrées, rougeâtres, remplies de moèlle : ses feuilles sont découpées tout-au-tour assez profondément, attachées à des queues longues, d'une odeur agréable et d'un goût amer : ses fleurs sont blanches, verticillées entre les feuilles ; chacune d'elles est en gueule, ou formée en tuyau découpé par le haut en deux lévres, dont la supérieure est creusée en manière de cuillere, et l'inférieure divisée en trois segments : le calice des fleurs est déployé, large, fait en forme de cloche, comme membraneux et ouvert. Quand la fleur est passée, il lui succede quatre semences anguleuses et enfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur : la racine est ligneuse et fibreuse.

La moluque épineuse se distingue de la précédente en ce que ses fleurs sont soutenues par des calices plus grands, plus étroits, épineux, à piquans longs et roides : l'odeur de la plante est désagréable. On ne cultive ces deux espèces que dans les jardins des curieux ; car elles ne sont ni belles, ni d'aucune utilité.

La moluque de Sicîle n'est guère connue que dans son lieu natal, où elle est même abandonnée. (D.J.)