Le troisième est quand la chair, les veines, les nerfs, etc. sont retirés par la force de la brulure, et qu'il s'est formé une croute. Lusitanus recommande pour la brulure, un onguent fait de cendres de feuilles de laurier, avec de la graisse de cochon, ou du sain-doux ; ou bien l'unguentum populeum, avec des feuilles de vigne dont on enveloppe la partie malade. Panarole observe que si on met de la boue sur une brulure, on diminue la douleur. Les brasseurs d'Hollande se servent d'une décoction de lierre pour guérir la brulure. Quelques auteurs prescrivent dans les brulures l'usage des médicaments terreux en forme seche, tels que le bol d'Arménie, la terre sigillée, l'argille, etc. pour éteindre, disent-ils, les particules ignées comme on éteint le feu lorsqu'on lui interdit la communication de l'air qui l'environne, ce que l'on appelle communément étouffer : mais ces médicaments bouchant les pores par leur adhérence, empêchent aussi par la grossiereté de leur matière, la détente des solides, et la suppuration qu'on ne peut trop promptement procurer. S'ils avaient lieu, ce serait tout au plus à l'instant d'une brulure légère, et ils agiraient comme repercussifs et astringens, de même que la boue dont on a coutume d'envelopper la partie au moment qu'elle vient d'être brulée, et qui étant moins seche doit être préférée, outre qu'elle se trouve plus promptement sous la main. En général les anodyns sont fort indiqués dans la brulure, parce qu'ils relâchent les vaisseaux dont la crispation est la cause des douleurs aiguës qu'on sent à la partie brulée. Voyez ANODYN. On emploie avec assez de succès les fomentations avec l'esprit de vin dans les premiers pansements ; les saignées sont fort utiles pour calmer ou prévenir les accidents.

La brulure qui est une maladie, sert quelquefois de remède. Mr. Homberg remarque que les habitants de l'île de Java se guérissent d'une colique qui leur donnerait la mort, en se brulant la plante des pieds, et qu'ils se guérissent les panaris, en trempant leurs doigts dans l'eau bouillante à diverses reprises.

Les voyageurs rapportent beaucoup d'autres exemples de maladies, que l'on guérit par l'application du feu ; et nous en voyons les effets nous-mêmes, qui pratiquons cette manière de guérir les chevaux, les chiens de chasse, les oiseaux de proie, etc.

On s'est servi contre la goutte, d'une sorte de mousse apportée des Indes, que l'on brulait sur la partie affligée. Voyez MOXA. M. Homberg a rapporté les exemples de deux femmes guéries, l'une d'une violente douleur de tête et d'yeux, et l'autre d'une douleur de jambes et de cuisses, par la brulure accidentelle de ces parties. Il y ajoute que la brulure peut guérir par l'une de ces trois manières, ou en mettant les humeurs peccantes dans un plus grand mouvement, et en leur facilitant un nouveau passage, ou en brisant et en dissolvant leur viscidité ; ou en détruisant les canaux qui charriaient ces mêmes humeurs en trop grande quantité. Voyez CAUSTIQUE et CAUTERE. (Y)