MORDANT, en terme de Cloutiers d'épingles, est une espèce de pince courte et sans branches, dont les dents sont de bas en haut. C'est dans le mordant que l'on met le clou pour en faire la pointe. On le serre dans un étau pour le tenir plus ferme. Voyez les fig. Pl. du Cloutier d'épingles, où l'on a représenté un étau armé de son mordant, dans lequel est une pointe prête à être frappée avec le pannoir, sorte de marteau. Voyez PANNOIR et la fig. qui le représente.

MORDANT, instrument dont le compositeur se sert dans la pratique de l'Imprimerie, est une petite tringle de bois à-peu-près carrée, de dix à onze pouces de long, sur environ deux pouces et demi de circonférence, fendue et évuidée dans sa longueur de sept à huit pouces seulement. Un compositeur se sert ordinairement de deux mordants. Ils servent à arrêter et maintenir la copie, comme adossée sur le visorium, en embrassant transversalement la copie par devant par une de ses branches, et le visorium par derrière au moyen de sa seconde branche ; le premier mordant, que l'on peut nommer supérieur, reste comme immobile, tandis que le second sert à indiquer au compositeur la ligne de la copie qu'il compose, en le plaçant immédiatement au-dessus de cette même ligne, et ayant soin de le baisser, à mesure qu'il avance sa composition ; s'il n'a pas cette attention, il est en danger de faire des bourdons. Voyez BOURDON. Voyez dans les fig. Pl. de l'Imprimerie, le visorium, son mordant et son usage.

MORDANT, on appelle mordant en Peinture, une composition qui sert à rehausser les ouvrages en détrempe ; elle se fait avec une livre de térébenthine épaisse, une livre de poix résine, trois quarterons de cire jaune, une demi-livre de suif, un demi-septier d'huîle de lin, qu'on fait bouillir : on applique de l'or ou du cuivre sur le mordant, dès qu'il est posé sur l'ouvrage qu'on s'est proposé de faire. Il faut l'employer bien chaud. Voyez REHAUT, REHAUSSER.