Sur quoi j'observe que cet exercice n'étant plus nécessaire, comme il pouvait l'être autrefois, il conviendrait de le supprimer tout à fait ; d'autant plus qu'il est dangereux, à bien des égards, et qu'on en voit souvent arriver des malheurs ; outre que la chasse étant communément défendue aux bourgeois et aux peuples, il leur est inutile, ou même nuisible de contracter une habitude qui peut devenir vicieuse. Cela posé, les attributions faites aux rois de l'arquebuse pourraient devenir beaucoup plus utiles, si l'on en faisait un encouragement pour les opérations champêtres, que notre ministère s'empresse d'aider et de perfectionner.

Dans cette vue, on pourrait fonder pour prix annuel de l'économie rustique en chaque arrondissement de la campagne, une médaille d'or de cinquante francs, au moins, à prendre sur le produit des aides, ou sur les autres fonds destinés à l'arquebuse ; et cela en faveur des laboureurs et menagers qui au jugement de leurs pareils seront reconnus les plus laborieux et les plus habiles ; et que l'on estimera tant par les productions et les récoltes, que par les entreprises et les inventions nouvelles. Chaque laureat portera sa médaille, comme une marque d'honneur, et cette distinction l'exemptera pendant l'année, lui et toute sa famille, de la milice, des collectes et des corvées. Ceux qui rendront leur médaille, recevront la valeur en argent. Ce genre de récompense paraitrait mieux employé qu'à l'exercice de l'arquebuse.