Comme il est d'une extrême conséquence que le balancier soit toujours parfaitement libre, et que ses pivots, au-lieu de s'appuyer sur leurs portées, frottent sur leurs extrémités ; il a fallu pour leur conserver aussi de l'huile, chercher une nouvelle configuration de parties. M. le Roy en a trouvé une des plus avantageuses et des plus simples.

Pour s'en procurer une idée juste, on prendra une montre, on mettra une goutte d'huîle sur le milieu de son crystal ; on posera ensuite dessus un corps plus transparent, un morceau de glace par exemple, alors on verra la goutte se disposer circulairement au sommet du crystal ; on verra aussi qu'en élevant la glace, cette goutte se rétrecira, sans néanmoins quitter prise.

Afin de produire l'effet résultant de cette expérience, M. le Roy met sur le coq de ses montres, trois petites pièces fort aisées à faire ; l'inférieure qu'on nomme le petit coq de laiton, voyez PETIT COQ, fait l'effet du crystal ; la supérieure, c'est-à-dire le petit coq d'acier, tient une petite agate, comme la main tient la glace dans l'expérience, et le bout du balancier venant s'appuyer au centre de l'agate, il est toujours abondamment pourvu d'huile. A l'égard de l'autre pivot, une seule pièce qu'on nomme lardon, voyez LARDON, suffit, la potence faisant l'office des deux autres. On peut consulter à ce sujet, un mémoire que M. le Roy a inséré à la suite de la règle artificielle du temps ; il le conclut en disant : " que mieux les Horlogers, et en général tous les Mécaniciens, sauront faire usage de l'attraction de cohésion, en configurant les parties de leurs ouvrages pour y fixer l'huîle aux endroits nécessaires, plus en même temps ils approcheront de la perfection. "