Dans la nébuleuse appelée praesepe, qui est à la poitrine du cancer, on a compté jusqu'à trente-six petites étoiles, dont il y en a trois que M. Flamsteed a mis dans son catalogue. Voyez CANCER.

Dans la nébuleuse d'orion on en a compté vingt-une. Le père le Comte ajoute, que dans la constellation des pleïades il y en a quarante ; douze dans l'étoîle du milieu de l'épée d'orion ; cinq cent dans l'étendue de deux degrés de la même constellation, et deux mille cinq cent dans la constellation entière. Chambers.

En se servant de lunettes plus fortes que les lunettes ordinaires, on a découvert que du-moins plusieurs de ces apparences, non-seulement n'étaient point causées par ces amas d'étoiles qu'on avait imaginés, mais même n'en renfermaient aucune, et ne paraissaient être que de grandes aires ovales, lumineuses, ou d'une lumière plus claire que celle du ciel. Hevelius a donné une table des nébuleuses, ou taches répandues dans le ciel. M. de Maupertuis, dans son discours sur les différentes figures des astres, a proposé une nouvelle conjecture sur ce sujet. Selon lui, il peut y avoir dans les cieux des masses de matière, soit lumineuses, soit réfléchissant la lumière, dont les formes sont des sphéroïdes de toutes espèces, les uns approchant de la sphéricité, les autres fort aplatis. De tels astres, dit-il, doivent causer des apparences semblables à celles dont il s'agit. Il ne décide point si la matière dont ces corps sont formés est aussi lumineuse que celle des étoiles, et si elle ne brille moins que parce qu'elle est plus éloignée. On ne peut pas non plus s'assurer si les astres, qui forment ces taches, sont plus ou moins éloignés que les étoiles fixes. L'immensité des cieux offre, et offrira encore dans la suite des siècles, matière à des observations perpétuelles, et à des conjectures sans fin. Mais il y aura toujours une infinité de choses qu'on ne pourra pousser au-delà de la conjecture. L'éloignement prodigieux de tout ce qui est au-delà des planètes, ne sera probablement jamais surmonté par aucun instrument, et toute l'industrie des hommes ne viendra pas à bout de rapprocher les étoiles fixes, et les objets qui sont à-peu-près dans la même région, au point de déterminer quelque chose de précis sur leur grandeur, leur figure, et leur éloignement. Au fond, à n'envisager les découvertes que du côté de l'utilité, le malheur n'est pas grand. Ce qui est le plus à notre portée en tout genre, est en même temps, par une sage disposition, ce qui est le plus intéressant, et nos lumières sont réglées sur nos besoins. On ne saurait pourtant trop estimer ces hommes, qui s'élevant au-dessus de notre sphère, semblent vouloir embrasser tout l'univers. Article de M. FORMEY.