La commotion de cerveau produit la rupture d'une infinité de petits vaisseaux qui arrosent le cerveau et ses membranes ; il en résulte une perte de connaissance et un assoupissement léthargique. Ces accidents n'indiquent point l'opération du trépan lorsqu'ils arrivent dans l'instant du coup, parce qu'ils sont l'effet de la commotion. Le saignement du nez, des yeux, de la bouche, et des oreilles ; le vomissement bilieux, l'issue involontaire des déjections, sont les effets de cet accident primitif. Dans ce cas on n'a de ressource que dans les saignées ; on les a souvent faites avec succès de deux heures en deux heures, pour procurer la résolution du sang épanché. Lorsque la perte de connaissance et l'assoupissement sont des accidents consécutifs, ils indiquent l'opération du trépan, quand même il n'y aurait point de fracture, parce qu'ils sont l'effet d'un épanchement qui s'est fait à la longue, ou le produit d'une suppuration qui n'a pu être un symptôme primitif. On a Ve des personnes frappées légèrement à la tête, étourdies seulement par le coup ; on a vu, dis-je, ces personnes mourir plusieurs mois après par des accidents survenus peu de jours avant leur mort. On a trouvé à l'ouverture un épanchement de sang ou un abcès dans quelques coins du cerveau. Il y a apparence que cela n'arrive que parce que les vaisseaux qui ont souffert du coup étaient si fins, qu'il a fallu un temps assez long pour qu'il puisse s'échapper une quantité de liqueur suffisante pour produire des accidents et causer la mort.

De pareils exemples doivent faire recourir à la saignée et aux remèdes généraux dans les plus petits coups qu'on reçoit à la tête, pour prévenir les accidents funestes, qui ne sont que trop souvent la suite de la négligence de ces moyens. Voyez TREPAN.

On trouve dans le premier volume des mémoires de l'académie royale de Chirurgie, un précis des observations envoyées à cette académie, sur lesquelles M. Quesnay a fondé plusieurs dogmes qui regardent l'application du trépan dans les cas douteux. Les égards dû. à la commotion y sont exposés dans tout leur jour ; et on tâche de découvrir les cas où il faut prendre son parti pour ou contre l'opération du trépan, d'après les bons et mauvais succès déterminés par les circonstances ou les particularités qui paraissent en faire distinguer la cause. (Y)

COMMOTION, (Physique) ce mot s'emploie aussi aujourd'hui, en parlant de ce que l'on ressent, ou que l'on éprouve en faisant une expérience de l'électricité, qui de-là même a pris le nom d'expérience de la commotion ; elle s'appelle encore le coup foudroyant. Voyez ce mot, et l'article ELECTRICITE. (T)