La troisième règle prescrit de panser promptement, pour ne pas laisser la partie trop longtemps exposée aux injures de l'air, dont l'impression peut coaguler les sucs et retrécir le diamètre des vaisseaux. Il faut pour cette raison, fermer les rideaux du lit du malade pendant qu'on le panse, et tenir auprès de lui du feu dans un réchaud.

Nous allons rapporter, d'après M. de la Faye, ce qu'il dit dans ses principes de Chirurgie, sur la manière dont on doit exécuter ces règles.... On met d'abord le malade et la partie malade dans une situation commode, pour lui et pour le chirurgien ; on lève les bandes ou bandages et les compresses, sans remuer la partie ; quand le pus ou le sang les ont collés à la partie, on les imbibe d'eau tiéde ou de quelqu'autre liqueur pour les détacher ; si c'est une plaie qu'on panse, on en nettoie les bords avec la feuille de myrthe et avec un petit linge ; on ôte ensuite les plumaceaux, les bourdonnets et les tentes avec les pincettes ; on essuie légèrement la plaie avec une fausse tente ou un bourdonnet mollet, ou du linge fin, pour ne causer que le moins de douleur qu'il est possible, et pour ne point emporter les sucs nourriciers ; on a toujours soin de tenir sur la partie ou sur l'ulcère un linge pour les garantir des impressions de l'air ; on fait les injections, les lotions, les fomentations nécessaires ; on applique ensuite le plus doucement, le plus mollement et le plus promptement qu'il est possible, un appareil nouveau, couvert des médicaments convenables ; on fait ensuite le bandage approprié. Voyez BANDAGE.

Les intervalles qu'on doit mettre entre les pansements doivent être déterminés par l'espèce de la maladie, par son état, par les accidents auxquels il faut remédier, et par la nature des médicaments appliqués.

Le premier pansement ou la levée du premier appareil, ne doit se faire à la suite des grandes opérations, qu'après trois ou quatre jours ; à moins que quelque accident, une hémorragie par exemple, n'oblige à le faire plus tôt. Ce premier pansement serait fort douloureux, si l'on n'attendait pas que l'appareil, humecté par le suintement ichoreux qui précède la suppuration, puisse se détacher aisément. On panse ordinairement les ulcères tous les vingt-quatre heures, lorsqu'ils sont en bonne suppuration ; si le pus était de mauvaise qualité ou s'il se formait en trop grande abondance, il serait à-propos de multiplier les pansements. Dans les plaies simples, les fractures, les hernies, les luxations où la nature doit agir avec tranquillité, il faut panser rarement ; il ne faut pas que le chirurgien qui est l'aide et le ministre de la nature, vienne la troubler dans ses opérations par une curiosité mal placée. Les tumeurs et autres maladies sur lesquelles on applique des cataplasmes doivent être pansés fréquemment, afin de renouveller les médicaments, qui s'altèrent ou se corrompent plus ou moins promptement, suivant leur nature. Les maladies qui n'exigent que des fomentations, ne doivent être découvertes des compresses qui les enveloppent, que pour voir les progrès ou la diminution des accidents ; dans ce cas, on renouvelle souvent les fomentations, mais on ne touche point chaque fois à l'appareil, puisqu'il suffit d'entretenir la partie chaude et humide ; la fomentation ayant l'usage d'un bain local. Voyez FOMENTATION.

L'académie royale de Chirurgie avait proposé pour le prix qu'elle distribuerait en 1734, de déterminer dans chaque genre de maladies chirurgicales, les cas où il convient de panser fréquemment, et ceux où il convient de panser rarement. On trouve sur cette proposition deux mémoires imprimés dans le premier tome des pièces qui ont concouru pour le prix de l'académie royale de Chirurgie, publié en 1753. (Y)

PANSEMENS, (Maréchallerie) c'est le soin qu'on a des chevaux, pour leurs besoins et leur propreté.