S. m. (Histoire moderne culte) c'est le nom que les anciens Péruviens donnaient à la grande fête du soleil ; elle se célébrait immédiatement après le solstice d'été. Tous les grands du royaume et les officiers se rassemblaient dans la capitale : on se préparait à la fête par un jeune de trois jours, pendant lesquels on se privait du commerce des femmes ; et il n'était point permis d'allumer du feu dans la ville. Les prêtres purifiaient les brebis et les agneaux qui devaient être immolés en sacrifice, et les vierges consacrées au soleil préparaient les pains et les liqueurs qui devaient servir d'offrandes et de libations. Le jour de la solennité dès le grand matin, le monarque, à la tête des princes de sa maison, se rendait à la place publique les pieds nuds, et la face tournée vers l'orient, pour attendre le lever du soleil ; et par différents gestes ils marquaient le respect et la joie que leur causaient les premiers rayons. On célébrait les louanges du soleil par des hymnes, et le roi lui-même lui offrait des libations. Les grands du royaume faisaient les mêmes cérémonies dans d'autres places publiques de la ville de Cusco ; après quoi les différentes troupes se rendaient au grand temple, où il n'était pourtant permis qu'au roi et aux incas d'entrer. La cérémonie se terminait par le sacrifice d'un grand nombre de brebis ; on choisissait entr'autres un agneau noir pour consulter l'avenir ; on l'étendait à terre la tête tournée vers l'orient, et le sacrificateur lui ouvrait le côté gauche pour en retirer le cœur et les poumons. Lorsque l'on ôtait ces parties vives et palpitantes, on se promettait un succès très-favorable. Enfin, ceux qui assistaient à la fête faisaient rôtir la chair des victimes, qu'ils mangeaient avec dévotion et avec joie.