Quand une troupe est en marche, si on veut lui faire faire un demi-tour à droite ou à gauche, celui qui est à la droite ou à la gauche reste fixe en tournant seulement sur son talon, tandis que tous ceux qui sont sur le même rang tournent autour de lui avec promptitude, jusqu'à ce qu'ils aient formé à droite ou à gauche une nouvelle ligne perpendiculaire à la première. Chambers.

Le demi-tour à droite dans la cavalerie s'appelle wider-zourouk, qu'on écrit en allemand wieder-zuruck : nous l'avons appris des Allemands, dit M. le maréchal de Puységur, vers l'année 1670.

Pour que l'escadron puisse faire demi-tour à droite, il est obligé de marcher un peu en-avant, afin de pouvoir ouvrir ses files en marchant ; et que chaque cavalier ait plus de facilité pour tourner. Les uns s'avancent à la distance du rang qui est devant eux ; d'autres restent dans le rang ; ils tournent alors à droite ou à gauche comme ils peuvent. Quand ils ont tous tourné pour faire tête où ils avaient la queue, et que chacun est rentré dans le rang, l'escadron marche alors du côté où il fait tête.

Il faut convenir que les mouvements de la cavalerie ont un peu plus de difficulté dans l'exécution que ceux de l'infanterie, à cause du cheval, lequel, à moins que d'être fort exercé, ne se prête pas facilement à ces mouvements. On peut voir dans le troisième art. ch. XIIIe de l'art de la guerre de M. de Puységur, les arrangements qu'il propose pour faire faire à la cavalerie les mêmes mouvements que ceux qui sont d'usage dans l'infanterie. On ajoutera ici une manière d'exécuter le wider-zourouk ou le demi-tour à droite ou à gauche, qui parait fort simple et fort aisée.

L'escadron étant en bataille, on dispose les rangs de manière que leur intervalle soit à-peu-près de la longueur d'un cheval ; on fait ensuite ce commandement, avancez par un cavalier d'intervalle, c'est-à-dire que chaque rang en doit former deux ; ce qui se fait de la même manière qu'on double les rangs dans l'infanterie : ou qu'alternativement dans chaque rang un cavalier avance et l'autre reste ; que le suivant s'avance de même et que l'autre reste ; ce qui s'exécute dans le moment. L'escadron ayant fait ce mouvement se trouve sur six rangs : alors chaque cavalier se trouve avoir entre lui et ses voisins l'espace nécessaire pour tourner. On commande le demi-tour à droite ; chaque cavalier le fait sur son terrain. Comme les six rangs subsistent toujours, on les réduit à trois par ce commandement, rentrez, qui se fait comme le doublement des files dans l'infanterie. Ces commandements peuvent se réduire à un seul lorsque les troupes y sont un peu exercées. On peut former ainsi le demi-tour à droite très-facilement, et d'une manière plus régulière que celle qu'on a d'abord expliquée. (Q)