ou PULCHIS, s. m. (Histoire moderne) c'est une classe d'hommes qui chez les Malabares est regardée comme indigne de participer aux avantages de l'humanité. Il ne leur est point permis de bâtir des maisons sur la terre ni dans les champs, les forêts sont leur unique habitation, et ils forment sur les branches des arbres des espèces de niches dans lesquelles ils demeurent comme des oiseaux. Lorsqu'ils rencontrent quelqu'un, ils se mettent à hurler comme des chiens, et ils se sauvent de peur d'offenser ceux d'une tribu supérieure, et surtout les naïres ou soldats, qui ne manqueraient pas de les tuer pour oser respirer le même air qu'eux. Les poulichis n'ont point le droit de labourer, de semer ou de planter ailleurs que dans des endroits écartés et sauvages. Ils sont obligés de voler pendant la nuit de quoi ensemencer leurs terres, et on les tue sans miséricorde lorsqu'on les attrape sur le fait. Lorsqu'ils ont besoin de nourriture, ils se mettent à hurler comme des bêtes féroces aux environs de leur bois, jusqu'à ce que quelques indiens charitables viennent leur donner un peu de riz, de cocos ou des fruits, qu'ils placent à vingt pas du malheureux qu'ils veulent secourir ; il attend qu'ils soient partis pour s'en saisir, et il se sauve ensuite dans les bois. Ces hommes infortunés n'ont d'autre culte que celui qui leur vient en fantaisie ; un arbre ou quelques branches arrangées leur servent de temple, ils adorent pendant la journée un serpent, un chien, ou le premier animal qui se présente à eux le matin. Cependant on dit qu'ils n'admettent qu'un Dieu suprême, et ils croient la métempsycose ou la transmigration des ames.