Histoire moderne

(Histoire moderne) c'est le nom que les Jagas, peuple anthropophage de l'intérieur de l'Afrique, donnent à leurs prêtres ; ce sont eux qui sont chargés de consulter les manes de leurs ancêtres, qui paraissent être les seuls dieux que ces peuples connaissent ; les prêtres le font par des conjurations, accompagnées ordinairement de sacrifices humains, que l'on fait en présence des ossements des rais, conservés pour cet effet après leur mort, dans des espèces de boètes, ou de chasses portatives. Ces prêtres, dont l'empire est fondé sur la cruauté et la superstition, persuadent à leurs concitoyens que toutes les calamités qui leur arrivent, sont des effets de la vengeance de leurs divinités irritées, et qui veulent être apaisées par des hécatombes de victimes humaines ; jamais le sang humain ne coule assez abondamment au gré de ces odieux ministres ; les moindres soufflets de vents, les tempêtes, les orages, en un mot les événements les plus communs, annoncent la colere et les plaintes des ombres altérées de sang ; plus coupables en cela que les peuples aveugles et barbares qu'ils gouvernent, et qu'ils entretiennent par la terreur dans des pratiques révoltantes ; c'est à leurs suggestions que sont dues les cruautés que ces sauvages exercent sur tous leurs voisins ; ce sont ces prêtres qui leur persuadent que plus ils seront inhumains, plus ils plairont aux puissances inconnues, de qui ils croient dépendre. Voyez l'article JAGAS.
S. m. (Histoire moderne) C'est ainsi qu'on nomme au Japon des seigneurs particuliers de certains districts ou terres dont ils sont propriétaires, et où ils rendent la justice au nom des empereurs du Japon. Ils sont dans une telle dépendance de la cour, qu'il ne leur est pas permis de rester plus de six mois dans leurs terres ; ils sont obligés de passer les six autres mois dans la ville de Jedo, où l'on retient toute l'année leurs enfants, qui répondent au souverain de la fidélité de leurs pères.
S. m. (Histoire moderne) c'est le nom sous lequel on désigne le souverain d'une nation de négres d'Afrique, appelée les foulis ; contre l'ordinaire des rois de ces climats, il gouverne avec la plus grande modération, ses lois paraissent dictées par l'amour du bien public, et il n'est, pour ainsi dire, que l'organe de sa nation ; cela n'empêche point que son autorité ne soit très-respectée et très-étendue ; les peuples se soumettent avec joie à des volontés qui tendent à leur bonheur. Le siratick a sous lui un grand officier, qui est pour ainsi dire le lieutenant général du royaume, qui commande à d'autres officiers, ces derniers sont tenus de fournir un certain contingent en cavalerie et en infanterie, sur le premier ordre qu'on leur donne ; ils sont payés sur le prix qui résulte de la vente des prisonniers de guerre, et de ceux qui refusent de servir le roi ou la patrie ; ce droit est fondé sur les lois primitives de l'état, qu'il n'est point permis au siratick de changer, quoiqu'il ouvre la porte à des oppressions sans nombre. La dignité de siratick ne passe point aux enfants, mais aux frères du roi défunt, ou bien à leur défaut, au fils de sa sœur ; usage qui est établi chez presque tous les négres.
S. m. (Histoire moderne) est un titre d'honneur qu'on ne donne en France qu'au roi seul, et qui est comme une marque de souveraineté. Dans tous les placets, les demandes, les lettres, les discours, qui s'adressent au roi, on lui donne la qualité de sire.

Quelques-uns dérivent ce mot du latin herus, maître ; il semble que ce soit l'opinion de Budée, qui, en parlant au roi François premier, le nomme toujours here, maître ou sire : d'autres le dérivent du grec , seigneur ; telle est l'opinion de Pasquier ; cet auteur ajoute que les anciens Francs donnaient le même titre à Dieu, en le nommant beau sire diex ; d'autres font venir ce mot du syriaque, et soutiennent qu'on le donnait d'abord aux marchands qui négociaient en Syrie. Ménage prétend qu'il vient de senior, ancien, d'où est venu seigneur, ensuite seignor, et sire.

(Histoire moderne) terme qui chez les anciens Saxons, qui évaluaient les hommes, signifiait une personne de la valeur de six cent chelins ; dans le temps que les Saxons dominaient en Angleterre, tous les hommes y étaient distribués en trois classes ; savoir la plus haute, la plus basse, et la moyenne ; de sorte qu'une personne ayant reçu quelque injure, on proportionnait la réparation à la valeur de l'offensé, et à sa classe.