S. m. (Histoire ancienne) singularité dont, au rapport d'Athenée, les anciens poètes faisaient une fréquente mention dans leurs chansons ; c'était ou le reste de la boisson, ou le prix de celui qui avait le mieux bu, ou plus ordinairement un amusement passé de la Sicîle en Grèce, qui consistait à renverser du vin avec certaines circonstances auxquelles on attachait du plaisir. Les principales étaient de jeter en l'air ce qui restait dans la coupe après qu'on avait bu, mais à le jeter la main renversée, de façon qu'il retentit sur le parquet, ou dans un vase destiné à le recevoir, et disposé de la manière suivante. On enfonçait un long bâton en terre ; on en plaçait un autre à son extrémité, sur laquelle il faisait l'équilibre ; on accrochait aux extrémités de celui-ci deux plats de balance ; on mettait sous ces plats deux seaux, et dans ces seaux deux petites figures de bronze. Quand on avait vuidé sa coupe jusqu'à une certaine hauteur fixée, on se plaçait à quelque distance de cette machine que nous venons de décrire, et on tâchait de jeter le reste de sa coupe dans un des plats de la balance ; s'il en tombait dans le plat autant qu'il en fallait pour le faire pancher, en sorte qu'il frappât la tête de la figure de bronze qui était dessous, et que le coup s'entendit, on avait gagné, sinon on avait perdu. Cet amusement était accompagné de chansons. Les Siciliens, qui en étaient les inventeurs, avaient des lieux publics pour s'y exercer. Ils donnèrent le nom de latax, et à la liqueur lancée, et au bruit qu'elle faisait en retombant. Les Grecs qui s'étaient entêtés du cottabe, auguraient bien ou mal du succès de leurs amours, par la manière dont il leur réussissait.