Marine

S. m. pl. (Marine) c'est le nom qu'on donne aux armateurs et aux vaisseaux qui sont armés en guerre pour faire la course. (Z)

S. m. (Marine) c'est un bâtiment des Indes, dont les habitants de l'île de Borneo se servent beaucoup. Il Ve à la rame pendant le calme, ou lorsqu'il fait peu de vent. Les rameurs sont assis sur une galerie de roseaux qui règne autour. Le dernier est jusque dans l'eau, et ils ont chacun leur flèche et leur arc à leur côté. Ces sortes de bâtiments, bien loin d'avoir du relevement, baissent à l'avant et à l'arrière. Lorsqu'il y a du vent assez fort pour aller à la voile, ils en mettent de cuir. Ils portent 150 et jusqu'à 170 hommes. Ils n'ont de bordages ou de planches que quatre ou cinq de chaque côté de la quille. Ils sont aigus ; l'étrave et l'étambord demeurent tout découverts au-dessus du bordage de planches. Sur ces bordages, il y a de petits barots qui font saillie sur l'eau, selon la largeur qu'on veut donner au bâtiment, et l'on couvre ces barots de roseaux ; ce qui sert d'un pont qui s'étend jusqu'au bout de l'élancement que les barots font. Ces roseaux sont environ de la grosseur du bras.

subst. m. (Marine) c'est un vaisseau marchand de Turquie construit en huche ; c'est-à-dire qui a la poupe fort haute. Cette sorte de bâtiment n'a ni misene ni perroquets que le seul tourmentin, et porte seulement un beaupré, un petit artimon et un grand mât : ce mât avec son hunier s'élève à une hauteur extraordinaire, et il n'y a que des galaubens et un étai, répondant de l'extrémité supérieure du mât de hune à la moitié du tourmentin ; sa grande voîle porte ordinairement une bonnette maillée. (Z)
S. f. (Marine) c'est le nom que les Portugais donnent aux vaisseaux qu'ils envoyent au Brésil et aux Indes orientales. Ils les appellent aussi naos, comme voulant dire navires par excellence. Ce sont de très-grands vaisseaux ronds, également propres pour le combat et pour le commerce, plus étroits par le haut que par le bas ; qui ont quelquefois sept ou huit planchers, et sur lesquels ont peut loger jusqu'à deux mille hommes. Ces sortes de bâtiments ne sont plus en usage ; il y en avait du port de deux mille tonneaux. La capacité des caraques consiste plus dans le creux qu'elles ont, que dans leur longueur et largeur. Cette profondeur des caraques, et la manière dont elle sont construites, assez faible d'échantillon, les rend sujettes à se renverser lorsque leur charge n'est pas entièrement complete : mais lorsqu'elles sont toutes chargées, elles ne courent pas beaucoup plus de risques que les autres vaisseaux, parce que le grand poids qui est dedans, les fait beaucoup enfoncer, ce qui les soutient. (Z)

S. f. (Marine) c'est un petit bâtiment portugais à poupe carrée, rond de bordage, et court de varangue ; il porte jusqu'à quatre voiles latines ou à oreilles de lièvre, outre les boursets et les bonnettes en étui. Ces voiles latines sont faites en triangle ; cette sorte de bâtiment n'a point de hune, et la pièce de bois qui traverse le mât est seulement attachée près de son sommet. Le bout d'embas de la voîle n'est guère plus élevé que les autres fournitures du vaisseau ; au plus bas il y a de grosses pièces de bois comme un mât, qui sont vis-à-vis l'une de l'autre, aux côtés de la caravelle, et s'amenuisent peu-à-peu en haut. Les caravelles sont regardées comme les meilleurs voiliers ; elles sont ordinairement du port de 120 à 140 tonneaux. Les Portugais se servent de ces sortes de vaisseaux en temps de guerre pour aller et venir en plus grande diligence ; la manœuvre en étant facîle et faisant bien toutes les évolutions.