Grammaire

S. m. (Grammaire) c'est le produit d'un fonds de terre qui nous appartient. C'est en ce sens que l'on dit, ce vin est de mon cru.

Cru est aussi synonyme à accroissement ; et l'on dit en ce sens, voilà le cru de l'année.

CRU A CRU, (Manège) Monter à cru, voyez MONTER. Un homme armé à cru. Botté à cru, c'est-à-dire sans bas sur la peau. (V)

CRU, CRUDITE, se dit en Peinture, de la lumière et des couleurs d'un tableau : de la lumière, c'est lorsque les grands clairs sont trop près des grands bruns ; des couleurs, c'est lorsqu'elles sont trop entières et trop fortes. On dit, il faut diminuer ces lumières, ces ombres sont trop crues, font des crudités : il faut rompre les couleurs de ces draperies, de ce ciel, qui sont trop crues, qui font des crudités. De Piles. (R)

(Grammaire, etc.) Il nous importe peu de savoir d'où nous vient la figure de cette lettre ; il doit nous suffire d'en bien connaître la valeur et l'usage. Cependant nous pouvons remarquer en passant que les Grammairiens observent que le D majeur des Latins, et par conséquent le nôtre, vient du delta des Grecs arrondi de deux côtés, et que notre d mineur vient aussi de delta mineur. Le nom que les maîtres habiles donnent aujourd'hui à cette lettre, selon la remarque de la grammaire générale de P. R. ce nom, dis-je, est de plutôt que dé, ce qui facilite la syllabisation aux enfants. Voyez la grammaire raisonnée de P. R. chap. VIe Cette pratique a été adoptée par tous les bons maîtres modernes.

EN, synonymes, (Grammaire) ces mots diffèrent en ce que le second n'est jamais suivi des articles le, la, et ne se met jamais avec un nom propre de ville ; et que le premier ne se met jamais devant un mot d'où l'article est retranché. On dit, je suis en peine, et je suis dans la peine ; je suis dans Paris, et j'y suis en charge. (O)
S. m. (Grammaire) Le datif est le troisième cas des noms dans les langues qui ont des déclinaisons, et par conséquent des cas ; telles sont la langue grecque et la langue latine. Dans ces langues les différentes sortes de vues de l'esprit sous lesquelles un nom est considéré dans chaque proposition, ces vues, dis-je, sont marquées par des terminaisons ou désinances particulières : or celle de ces terminaisons qui fait connaître la personne à qui, ou la chose à quoi l'on donne, l'on attribue ou l'on destine quelque chose, est appelée datif. Le datif est donc communément le cas de l'attribution ou de la destination. Les dénominations se tirent de l'usage le plus fréquent ; ce qui n'exclut pas les autres usages. En effet le datif marque également le rapport d'ôter, de ravir ; Eripere agnum lupo, Plaut. enlever l'agneau au loup, lui faire quitter prise ; annos eripuere mihi Musae, dit Claudien, les Muses m'ont ravi des années, l'étude a abrégé mes jours. Ainsi le datif marque non seulement l'utilité, mais encore le dommage, ou simplement par rapport à ou à l'égard de. Si l'on dit utilis reipublicae, on dit aussi perniciosus ecclesiae ; visum est mihi, cela a paru à moi, à mon égard, par rapport à moi ; ejus vitae timeo, Ter. Ann. 1. 4. 5. je crains pour sa vie ; tibi soli peccavi, j'ai péché à votre égard, par rapport à vous. Le datif sert aussi à marquer la destination, le rapport de fin, le pourquoi, finis cui : do tibi pecuniam fenori, à usure, à intérêt, pour en tirer du profit ; tibi soli amas, vous n'aimez que pour vous.